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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 14:46

Problématique: En quoi l'autre est-il semblable et différent ?

 

I. Identités.

 

1°) Nous faisons partie de l'espèce humaine.

 

Et à ce titre, génétiquement parlant, nous sommes identiques. La Nature humaine (= code génétique) est la même en Afrique, en Amérique, en Asie ou en Europe et un pygmée est aussi homme qu'un citadin parisien.

 

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2°) Les races humaines existent-elles ?

 

C'est surtout au 19eme siècle que certains auteurs ont analysé les différentes races humaines, comme le baron Arthur de Gobineau qui distinguera 3 races : la blanche, la jaune, la noire et sera à l'origine du mythe de la race aryenne, qui inspirera Hitler, dans son Essai sur l'inégalité des races humaines.

Aujourd'hui, malgré les polémiques (=les désaccords) qui peuvent exister selon les pays, les biologistes tendent à rejeter le concept de "race", qui n'est pas valide pour étudier les populations.

 

3°) Les hommes naissent libres et égaux en droit.

 

 

droits-de-l-homme.jpg

 

Si la nature humaine est identique sur les 5 continents, la révolution française a consacré une égalité de droit, entre tous les hommes, avec la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, en août 1789, qui déclarent que les hommes naissent libres et égaux en droit. Cette déclaration est le résultat d'une longue évolution qui a culminé avec les philosophes des Lumières, comme Rousseau, Voltaire, Diderot qui voulaient combattre l'obscurantisme religieux par l'exercice de la raison.

Cette égalité des droits humains a été renforcée par la déclaration universelle des droits de l'homme, par l'Assemblée Générale des Nations Unies, en 1948.

Liberté de conscience, liberté de parole, liberté religieuse, liberté de déplacement, etc ...sont les droits inaliénables (= qu'on ne peut pas enlever) de tout individu.

 

4°) La standardisation des modes de vie.

 

La mondialisation des goûts  a généré un mode de vie uniforme, dans les capitales du monde et un jeune parisien écoutera, regardera la même chose qu'un jeune californien, ils jouueront au même jeu vidéo, s'habilleront de la même façon et mangeront un hamburger ou un kebab que l'on trouvera dans toutes les grandes villes du monde.

Nous assistons donc à l'émergence (=apparition) d'une culture mondiale forgée par les industries culturelles, le cinéma, la musique, le jeu vidéo, internet, qui uniformise les manières de vivre, qui impose l'anglais comme langage international, au détriment des autres idiomes.

 

5°) Des nations au nationalismes.

 

Les nations sont le produit d'un long processus historique. Le visage de la France a mis des siècles à ressembler à l'hexagone. La langue française a d'ailleurs été imposée par l'état central qui a éliminé les dialectes locaux, comme le breton, le provençal ou le corse, au 19eme siècle et au début du 20eme pour forger l'identité française sur les cendres des cultures régionales.

 

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Les jeunes nations comme l'italienne et l'allemande, qui sont apparues au 19eme siècle,  ont connu des mouvements nationalistes très virulents qui se sont incarnés dans le fascisme et le nazisme, idéologies belliqueuses (=guerrières) qui ont rejeté les autres nations.

Aujourd'hui, avec le projet européen, les nations européennes qui se sont tant entretuées pendant deux guerres mondiales, se sont réconciliées sur l'autel de l'union européenne. Mais le chemin sera encore long pour arriver à une nation européenne et les tentations nationalistes, porteuses de xénophobie (=peur des étrangers) et d'esprit guerrier menacent une Europe qui connaît une crise économique sans précédent.

 

6°) L'histoire, lien entre le passé et le futur.

 

Pour forger le sentiment national, les états ont mis l'enseignement de l'histoire nationale comme une priorité pédagogique. L'objectif était de rendre les futurs citoyens français fiers de leur pays et justifier les politiques du passé. L'histoire, ici, était plus proche de la propagande et du bourrage de crâne, que de l'analyse objective (=s'en tenant aux faits), comme le démontrait bien  Marc Ferro, dans Comment on raconte l'histoire aux enfants, où l'historien montrait bien l'instrumentalisation (= manipulation) de l'histoire à des fins idéologiques (= politiques).

Aujourd'hui, le rôle de l'enseignement de l'histoire a changé. L'enseignement historique s'est ouvert à d'autres civilisations, comme l'arabo-musulmane ou l'amérindienne, et les nouveaux programmes ne taisent plus les tâches noires de notre passé, comme, notamment la réalité de la guerre d'Algérie, niée pendant longtemps par l'Etat français.

La fonction de l'histoire n'est donc plus d'exacerber (= de renforcer) le sentiment national, mais d'analyser les faits du passé pour mieux comprendre le présent et ne pas répéter les mêmes erreurs, à l'avenir.

L'histoire est aujourd'hui ouverte sur le monde et non plus fermée sur l'identité nationale.


II Diversités.

 

1°) La diversité des cultures.

 

Si la nature humaine est identique sur les cinq continents, les différences culturelles, elles, sont nombreuses. Langues, gastronomie, manière de s'habiller, architecture, musique, les différences culturelles varient à l'infini, d'une région à l'autre.

Certes, la mondialisation des goûts a uniformisé les modes de vie, surtout dans les grandes villes, où on peut retrouver les cuisines du monde à tous les coins du rue, du Kebab au Sushi en passant par le couscous et le "sandwich à la française". Beaucoup de citoyens du monde s'habillent de manière identique, avec des marques mondialement connues, mais il n'en reste pas moins qu'il existe une palette de diversité culturelle importante, qui s'incarne dans les différentes langues parlées, entre 6 et 7000 idiomes différents ou dans les saveurs multiples des cuisines du monde.

 

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2°) Le retour des régionalismes et des terroirs.

 

Alors que l'état français, de tradition jacobine (=relatif aux jacobins, qui étaient des révolutionnaires favorables à la centralisation étatique contre les "girondins", qui eux étaient favorables au pouvoir des régions. On retrouve aujourd'hui la même opposition entre partisan d'un Etat central fort et ceux qui soutiennent les régions.) avait eu tendance à écraser les régionalismes pour forger la nation française, nous assistons, depuis quelques décénnies, à un retour des régions sur le devant de la scène.

Nous avons d'abord la loi sur la décentralisation du socialiste et maire de Marseille, Gaston Deferre, en 1982, qui créera les régions, comme des entités politiques à part entière.

Sous l'action de groupes régionalistes, pacifiste, comme le Félibrige en Provence ou plus belliqueux comme le FLNC en Corse, les revendications à enseigner les idiomes locaux au sein de l'éducation nationale ont été pris en compte par l'état central.

 

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Des écrivains comme Frédéric Mistal, Marcel Pagnol en Provence, ou Pierre Jakez-Helias, en Bretagne, ont fait revivre les cultures régionales enfouies trop longtemps. Aujourd'hui, les polyphonies corses du groupe I Muvrini ou le dernier succès de l'album de chansons celtiques de Nolwen Leroy illustrent bien la rédécouverte de tout un patrimoine culturel souvent oublié.

 

 

Le succès de l'appelation "terroir", en gastronomie, symbolise aussi ce besoin d'authenticité chez les consommateurs, lassés des aliments sans saveur.

3°) Des communautés au communautarisme.

En France, la politique de l'état envers les étrangers vivant dans notre pays s'appuyait sur le principe de l'assimilation de ces populations étrangères à la société et à la culture française. De nombreuses communautés venant de l'extérieur se sont donc très bien intégrées. A l'inverse, les pays anglo-saxons ne demandent pas aux étrangers d'accepter la culture du pays d'accueil, ce qui se traduit, à Londres ou à New-York, par des quartiers ethniques comme le Londonistan dans la capitale britannique, où se rassemblent les populations d'Asie du Sud ou Chinatown, quartier de la communauté chinoise, très répandu dans les villes américaines.
Mais en tant de crise, l'intégration, qui passe toujours par le travail, se fait plus difficile, et certaines communautés ont tendance à se replier sur une identité parfois fantasmée. Mal acceptés par les populations autochtones (=locales), certaines communautés peuvent dériver vers un communautarisme qui consiste à se replier dans un quartier ethnique, en gardant des coutumes et des traditions peu en phase avec le pays d'accueil.
Le cas du port de la Burqa, vêtement considéré comme discriminatoire et attentant à la sécurité publique a agité le landerneau hexagonal, en illustrant que les valeurs républicaines françaises, comme l'égalité homme-femme, n'étaient pas toujours acceptées par des populations étrangères.

 

 

 

4°) L'enfer, c'est les autres ?

 

Tel était le cri de philosophe existentialiste, Jean-Paul Sartre, mettant l'accent sur la difficulté du rapport à l'autre, au sein de la société. Pour Sartre, les individus sont déterminés par les us et coutumes (= tradition) de leur classe sociale, emprisonnés dans un tissu de préjugés qui les empêche d'être libres. Tout individu qui essaie de sortir de ce déterminisme social est souvent condamné par la société. Le marginal, le non-conformiste, l'artiste, le poète, sont souvent mis à l'écart du groupe, car ils exercent pleinement une liberté que les autres ont mise en berne, pour se réfugier dans la douce monotonie du formatage social. 

C'est la variation baudelairienne sur L'Albatros, magnifique dans les cieux de l'imaginaire et si vil, parmi les hommes, qui l'agonissent de quolibets !  Baudelaire file la métaphore sur la solitude et le malheur du poète dans la société des hommes, qui rejette ce qui est différent et non conforme au "socialement correct".

 

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5°) La diversité, une chance ?

 

La biologie moderne a démontré que la consanguinité dans la reproduction sexuée, entre deux individus apparentés, est porteuse de dégénérescence, ce qui met à mal la théorie raciste de la supériorité d'une "race pure", qui consisterait à éliminer les apports extérieurs pour une population donnée. La logique folle de la "race pure", défendue par les nazis, aurait abouti à l'extinction de la race aryenne et non pas à son renforcement.

La diversité culturelle est aussi une chance, si elle s'intègre dans un cadre politique bien définie, car l'autre est toujours porteur de connaissances nouvelles, bénéfiques pour l'esprit, et la confrontation avec d'autres cultures, le voyage, permet de développer une tolérance porteuse de paix. Montaigne, dans ses Essais, avait déjà disserté sur les bienfaits de l'art du voyage, véritable école de la vie.

Les grandes capitales mondiales, lieux privilégiés pour la création de richesse s, sont toutes très cosmopolites (=mélange de population), ce qui prouve bien que le mélange est fécond.

L'ouverture à l'autre, en maîtrisant des langues étrangères, est aussi très enrichissant, car il donne souvent un autre point de vue sur les choses de la vie. Beaucoup de grands scientifiques qui auront marqué leur époque, je pense à Albert Einstein, étaient des polyglottes avérés (= parler plusieurs langues) qui connaissaient le vaste monde.

 

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