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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 07:01

I. L'information et le spectacle en continue.

 

a°) Le village global. 

 

Aujourd'hui, avec nos centaines de chaînes de télévision, les milliers de radios, et l'accès à Internet, nous vivons dans un flot continue d'informations diverses et variées qui nous viennent du monde entier et qui font de notre terre, selon l'expression du sociologue Marshall McLuhan, un "village global". Je peux savoir, en un clic, ce qui se passe au Canada ou au Congo ou dans la ville de Tataouine-les-Bains !

 

Planete-village-mondial1-300x279.jpg

 

Contrairement à ce qu'affirme les "théoriciens du complot", qui nous rabachent, à longueur de journée, qu'on nous cache tout, l'univers médiatique actuel ressemblerait plutôt au panoptique (= prison où tout le monde voit tout le monde) de Jeremy Bentham, où des peines de coeur de Nicolas Sarkozy avec Cécilia à la couleur du slip d'un people, en passant par les turpitudes érotiques de tel homme politique,  sont connues de tous. La moindre parcelle de vie privée est aujourd'hui traquée, laissant la portion congrue à l'intimité. 

 

b°) De deux à 500 chaînes : la liberté de choix.

 

De deux chaînes dans les années 60, à 3, dans les années 70, la télévision, à partir des années 80, a connu une explosion du nombre des chaînes. En 1984, une première chaîne privée (= chaîne TV qui n'est plus financée par l'argent des contribuables, via la redevance TV, mais par la publicité ou un abonnement payant) voit le jour, avec Canal +, puis ça sera la chaîne M6 et l'arrivée des chaînes satellitaires, pour finir avec les chaînes gratuites de la TNT, en 2006, le téléspectateur disposera d'une infinité de chaînes, gratuites et surtout payantes. 

 

mosaique-tv-canal.png

Désormais, le télespectateur n'est plus lié aux programmes d'une chaîne généraliste, il peut faire son marché audiovisuel parmi des chaînes thématiques qui sont spécialisées dans le cinéma (TCM, Ciné ...), dans le sport (Eurosport, Canal+ sport, etc ...), dans les séries (Séries TV ...), dans l'information en continue (LCI, BFM), dans le documentaire (Planète, La chaîne Histoire, etc ...).

De plus, le pôle du service public a élargi son offre, avec une chaîne culturelle (Arte), des autres spécialisées dans le documentaire avec France 5, la politique (LCP) ou les DOM-TOM (France Ô).

Cette grande variété des chaînes, premet à chacun de regarder ce qu'il veut.


c°) Une censure désormais impossible ?

 

# Des acteurs médiatiques mondiaux.

 

La particularité de notre système médiatique actuel, est qu'il est devenu quasi-incontrôlable. Autant les pouvoirs politiques pouvaient contrôler aisément, les télévisions publiques et les radios d'antan, autant, aujourd'hui, avec la multiplication des chaînes satellitaires, nous pouvons regarder des programmes venant du monde entier, des Etats-unis à la Russie, en passant par le monde arabe, avec la chaîne d'information Al-Jazeera. Nous avons donc la possibilité d'avoir plusieurs points de vue concernant un même événement, diversité qui permet une meilleure objectivité.

 

# La coupure entre le politique et les médias publics.

Dans les années 60, il n'y avait que deux chaînes de télévision, contrôlées par l'Etat français, via le ministère de l'Information, jusqu'en 1969. Puis, en 1982, les socialistes voulurent couper le cordon ombilical entre le pouvoir et les médias publics en créant la Haute Autorité de l'Audiovisuel public, censée garantir l'indépendance de la télévision et de la radio. En 1986, avec l'arrivée de Jacques Chirac comme Premier Ministre, elle se transformera en CNCL, jusqu'en 1989, pour, enfin, prendre la forme du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel. 9 membres composent cette commission, renouvelés par tiers tous les trois ans, et nommés par le Président de la République, le président de l'Assemblée Nationale et le président du Sénat.

Si certains stigmatisent (= critiquent) la fonction d'arbitre de cette commission, il n'en reste pas moins que cette commission aura emmené plus de liberté et moins de sujétion des chaînes publiques au pouvoir politique, qui, rappelons nous, dépendaient du ministre de l'Information, jusqu'en 1969.

 

# Internet, de l'information verticale à l'horizontalité des réseaux sociaux.

  L'irruption d'internet, au début des années 2000,  a profondément bouleversé le paysage médiatique mondial. En effet, les médias traditionnels (TV, radio, presse écrite) fonctionnaient sur un modèle vertical, où l'information nous était donnée par une caste de journalistes professionnels, médiateurs obligés entre le réel et le citoyen, comme le prêtre catholique l'était entre le croyant et Dieu.

La révolution internet comme la réforme protestante, va remettre en cause ce fonctionnement vertical, en donnant le pouvoir aux internautes (comme la réforme l'avait donné aux croyants, désormais seuls face à leur Dieu), qui par le biais des réseaux sociaux (facebook, twitter), des blogs ou des sites web, vont pouvoir commenter eux-mêmes l'actualité, sans passer par la médiation d'un journaliste professionnel. 

 

reseaux-sociaux.jpg

 

# Nous sommes tous des journalistes.

Aujourd'hui, internet, couplé avec la généralisation des technologies nomades (Iphone, Ipad), permettent à n'importe quel quidam de photographier ou de filmer, un événement dans le monde et le mettre dans l'heure qui suit sur You Tube ou Facebook, à l'insu des pouvoirs en place et avec une facilité déconcertante. Le caméscope avait joué ce rôle, il y a quelques années, mais avec moins d'aisance. 

Les révolutions arabes, en 2011, furent alimentées par cette liberté des technologies nomades qui ont pu cimenter les manifestants entre eux et montrer au monde la réalité de ces manifestations, face à des pouvoirs incapables de censurer ou de contrôler ce flux d'informations. L'économie d'un pays est tellement dépendante de ces nouvelles technologies, qu'il est impossible à un pays, fut-il une dictature, de couper complètement ces flux d'informations, sous peine d'effondrement.

En France, en 2005, lors de la campagne du référendum pour le Traité Constitutionnel Européen (TCE), Etienne Chouard, un obscur professeur de lycée, partisan du non, a fait un carton avec son blog qui fut consulté par des millions de citoyens français, portant haut la contestation à ce TCE qui était soutenu par les médias  mainstream. (= les médias officiels, comme TF1, France 2 pour la TV, ou Le Monde et le Figaro pour la presse écrite.).

 

II.Des médias manipulés ?

 

Beaucoup d'intellectuels ou de militants politiques stigmatisent le discours médiatique, accusé de manipuler les esprits, d'appauvrir les contenus proposés ou de ne participer qu'au consumérisme ambiant.

 

a°) Le contrôle des médias par les puissances d'argent.

 

Si les télévisions et les radios du service public sont à l'abri des puissances d'argent, il n'en est pas de même pour les télévisions privées, qui demandent des investissements très lourds et donc dépendent de grands groupes multinationaux comme TF1, contrôlé par le groupe Bouygues, et sont financées par la publicité, et donc dépendant d'annonceurs privés.

Depuis l'irruption d'internet, on peut aussi constater la baisse d'audience des journaux d'informations politiques et générales comme Le Monde, le Figaro, Libération ou L'Humanité, qui ont tous perdu des lecteurs et qui sont dans un équilibre financier très précaire.

Cette crise du lectorat génère une dépendance de plus en plus forte de ces journaux écrits au puissance d'argent, puisque Libération a été racheté en partie par Edouard de Rotschild, une grande fortune française, en 2005.

Le groupe Le Monde connaît aussi des difficultés financières très graves et sera racheté, en partie, par le milliardaire français Pierre Bergé et le patron de Free, Xavier Niel.

Cette consanguinité entre les médias et le grand capital, fait dire à certains que les premiers sont manipulés par les puissances d'argent pour promouvoir une idéologie libérale.  C'est la thèse du journaliste du Monde Diplomatique, Serge Halimi, dans Les nouveaux chiens de garde, en 1997, qui met l'accent sur la proximité des journalistes vedettes avec des grands patrons.

 

 

 

Mais si la critique de Serge Halimi est, par certains côtés, assez juste, elle est un peu trop manichéenne (= vision binaire du monde divisé en bons et en méchants), faisant de tous journalistes non-marxistes, des vendus au grand capital. Or, certains journaux comme Marianne, qui se proclame républicains, ne sont pas financés par les puissances d'argent. De plus, certaines rédactions ne sont pas désignées par l'actionnaire, mais par les journalistes, comme au Monde, limitant l'influence des patrons sur leurs journalistes.

Il existe aussi, en France, un service public qui dépend de la redevance audiovisuelle et ne dépend pas des puissances d'argent.

Enfin, Halimi a écrit son opus avant l'irruption d'internet, qui a changé la donne, en permettant à beaucoup de mouvements minoritaires passant peu à la télévision, d'avoir une exposition sur internet, comme les alter-mondialistes et les anti-capitalistes sur des sites comme Bellaciao ou Le Grand Soir.

Il est toujours difficile de juger de la qualité d'un système médiatique, puisque les oppositions au pouvoir en place ou au système, mettront toujours sur le dos des médias leur faiblesse numérique. Par contre, on peut légitimement reconnaître que la multiplication des médias ne peut qu'améliorer la perception des informations.

En définitive, même si le système médiatique actuel est imparfait, la multiplicité des médias et la concurrence acharnée de ceux-ci, garantissent une objectivité de l'information supérieure aujourd'hui que par le passé.

 

b°) La télévision, l'opium du peuple ?

 

Beaucoup d'intellectuels stigmatisent (=condamnent) l'appauvrissement des programmes télévisuels et l'irruption de la TV réalité, dont l'objectif est de flatter le voyeurisme des téléspectateurs en filmant les tensions entre individus isolés dans un espace clôs. C'est M6, avec son programme Loft Story, qui a lancé cette mode, qui a fait des petits, par la suite, avec La Ferme des célébrités, Koh Lanta, ou autres Greg, le millionnaire, programmes qui ne brillent pas par leur intelligence et qui font de quelques français moyens en mal de reconnaissance des héros sans lendemains !

 

 

 

La vacuité de ces programmes est incarnée par le personnage de Mickael Vendetta, produit phare de cette télé réalité !

 

 

Avec la TV réalité, les chaînes généralistes nous abreuvent de football, de séries TV policières ou à l'eau de rose, de jeux plus ou moins débiles qui détournent le téléspectateur-citoyen des vrais problèmes de la société, faisant des programmes de divertissement une sorte d'opium du peuple, comme aurait dit Karl Marx.
Mais il ne faut pas exagérer la médiocrité des programmes TV actuels, car il ne concerne que certaines chaînes qui vivent de revenus publicitaires, comme TF1, M6 ou certaines chaînes de la TNT. Des chaînes publiques comme Arte, LCP ou France 5 sont de qualité, comme les chaînes satellitaires thématiques,  Planète, La Chaîne Histoire. En fait, la variété de l'offre télévisuelle permet de regarder ce qui vous sied, et va du pire au meilleur.
Le fait que des programmes plutôt médiocres soit les plus regardés ne relève pas d'une offre télévisuelle manquant de qualité, mais plutôt de l'appétence des téléspectateurs pour des programmes de divertissement plutôt que pour des émissions de réflexion. C'est le revers de la médaille de la liberté si le téléspectateur préfère regarder TF1 plutôt qu'Arte !

c°) La fabrication du consentement et de Tina.

L'expression est de Noam Chomsky, linguiste américain, qui affirme que les médias mainstream concourent à présenter l'idéologie néo-libérale aux téléspectateurs,  comme nécessaire et inéluctable, et qu'il n'y a pas d'alternative à cette option (=Tina, There is not alternative).
Sous le vernis de la liberté de la presse et de l'apparente liberté des acteurs médiatiques, l'ensemble des journalistes qui travaillent dans les médias importants travaillent le public pour lui faire accepter l'idéologie dominante et fabriquent du consentement.
Pour Chomsky, c'est une forme de "dictature douce", qui ne prend pas les atours violents des régimes nazi ou stalinien, mais qui est efficace pour manipuler les esprits.
L'analyse du linguiste est intéressante mais pêche par son outrance. En effet, tous les médias dits mainstream étaient pour l'accceptation du Traité Constitutionnel Européen, en 2005, affirmant qu'il n'y avait pas d'autres alternatives ...Pourtant, le TCE a été rejeté par les citoyens français par le biais d'un référendum, preuve que les individus ne sont pas des moutons suivant, à la lettre, la volonté des médias !
La vision chomskyenne serait bien illustrée par cet extrait d'Invasion Los Angeles de John Carpenter, en 1988.

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13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 13:02

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La société de consommation est un organisation économique et sociale dans laquelle un système productif produit une offre en biens de consommation très vaste et une demande solvable constituée d'individus qui ont assez d'argent pour acheter ces produits.

 

I. La société de consommation, une libération.

 

a°) L'émergence de la société de consommation.

 

Elle est la conséquence de la révolution industrielle au 19eme siècle, qui va produire de nombreux nouveaux produits et de l'émergence d'une classe moyenne solvable, qui peut se permettre d'acheter autre chose que des biens de première nécessité, comme de la nourriture, du logement et des vêtements.

Cette société de consommation se développe surtout après la seconde guerre mondiale, qui se termine en 1945, époque qui va connaître une croissance économique importante désignée sous l'expression : "Les Trente Glorieuses".

 

b°)  Et la voiture libèra l'homme !

 

La voiture va devenir le mythe du triomphe de la société de consommation. Réservé, jadis, aux riches, progressivement, par la baisse des coûts de production conjuguée à la hausse des salaires, son accès va être démocratisé. L'exemple de cette démocratisation de la voiture va s'incarner dans l'aventure de la Ford T, aux USA, premier véhicule à moteur connaissant une production de masse.

Dans la France de l'après guerre, la 2 CV, qui fut produite durant presque un demi-siècle, de 1948 à 1990, peut être considérée comme la voiture populaire accessible à tous.

 

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(Source:wikipedia)

 

Roland Barthes comparera la DS,  berline populaire,

 

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(Source: wikipedia)

 

a une cathédrale gothique pour illustrer la fascination qu'a pu exercer cette voiture durant les 30 glorieuses.

La voiture fut créatrice d'une nouvelle civilisation, porteuse de libération, puisque les distances s'abolissaient et permettaient aux français de connaître les joies des vacances à la mer ou à la montagne. Charles Trenet résuma cette révolution des transports dans sa Nationale 7, route qui emmenait les parisiens vers la Méditerranée.

 

 

Dans certains pays, je pense aux USA, l'automobile a fondé de nouvelles manières de vivre, comme le drive-in, le fait de manger dans sa voiture, ou le cinéma-in, le fait d'aller au cinéma sans sortir de sa voiture.

 

 

 


c°) Et l'électro-ménager libèra la femme.

 

L'équipement des ménages, notamment en appareil électro-ménagers va libérer la femme des tâches domestiques. Dans le passé, les femmes étaient enchaînées à leur tâche ménagère qui étaient chronophages (= mangeuse de temps). Faire la lessive au lavoir, demandait souvent une journée entière d'un dur labeur. Aussi, l'invention de la machine à laver, a participé à améliorer la condition féminine, comme tous les autres appareils électro-ménagers.

 

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(Moulinex était une marque d'électro-ménager française)

 

d°) L'accès universel à la culture.

 

La société de consommation a aussi démocratisé l'accès à la culture. La télévision après-guerre, a ouvert une lucarne sur le monde et  le DVD musical ou cinématographique ont permis une culture pour tous. Je ne parle même pas du développement exponentiel des micro-ordinateurs et d'internet, qui ont renforcé cet accès à la culture universelle.

Le livre, jadis produit de luxe, est aujourd'hui à la portée de toutes les bourses avec les collections de poche.

Enfin, la baisse du coût des voyages, a permis à une grande partie des citoyens de pouvoir voyager et de connaître d'autres cultures.

 

e°) De la distinction.

 

Comme le disait le sociologue Jean Baudrillard, dans La société de consommation, au-delà de satisfaire nos besoins, sert aussi et surtout à nous distinguer des autres, à satisfaire notre ego en achetant des objets singuliers qui sont censés exprimer notre unicité. Tout à l'opposé d'une société de non-consommation comme la Chine de Mao, par exemple, qui mettait l'accent sur le groupe et non sur l'individu, et préférait l'uniformité à la singularité.

 

garde-rouge-mao.jpg

(source)

 

f°) Vivre mieux et plus longtemps.

 

L'accès aux médicaments et aux soins, une meilleure nourriture, de meilleures conditions de vie, ont permis à l'espérance de vie des occidentaux de s'allonger.

 

Mais si la société de consommation nous a apporté de nombreux bienfaits, abondance et prospérité, elle a aussi une face obscure, plus noire, qui met en péril nos sociétés.

 

II. La société de consommation, une dangeureuse aliénation ?

 

a°) La consommation, chronique d'une dérive addictive (=qui agit comme une drogue).

 

Si la société de consommation donne un accès aisé au savoir et à la culture, si elle a amélioré nos conditions de vie, elle nous aliène aussi au monde des objets, qui deviennent comme une drogue.

La publicité, présente de partout, nous détermine à acheter toujours plus et les centres commerciaux sont devenus les cathédrales du 21eme siècle, où le croyant s'est transformé en consommateur compulsif.

 

 

 

 

 


Nos chaînes de TV sont envahis de messages publicitaires et la finalité pour les directeurs des chaînes, n'est pas de cultiver les téléspectateurs, mais de le divertir, pour exacerber (=renforcer)  son désir de consommer. Comme disait Patrick Le Lay, directeur de TF1 :

 

"Il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le divertir, de le détendre, pour le préparer entre deux messages.[...] A la base, le métier de TF1, c'est d'aider Coca-Cola à vendre son produit !"

 


Etre est devenu Avoir ! La réussite de nos vies ne se mesurant plus à la qualité intrinsèque des individus (savoir, sagesse, etc ...) mais à l'importance de son compte en banque ou à la possession d'objets de prestige suivant l'incise du publicitaire Jacques Séguéla, affirmant, de manière péremptoire:


"T'a pas de Rolex à 50 ans, t'as raté ta vie !".

 

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L'accumulation des biens de consommation devient un passeport illusoire pour le bonheur, qui va mécaniquement fruster ceux qui n'ont pas accès pleinement à cette consommation et qui va générer des pratiques déviantes, comme un endettement des ménages pour pouvoir acheter à tout prix ou des pratiques délinquantes pour avoir accès au rêve consumériste, synonyme de réussite.

Les cartes de crédit envahissent notre quotidien et le nombre d'interdits bancaires a explosé, atteignant un chiffre de 2 millions de français, en 2008, mettant en péril la vie de millions de personnes qui sont souvent des "fashion victim".

L'art s'est emparé du phénomène en dénonçant cette folie consumériste, notamment avec le Pop Art, dont un des leaders, Andy Warhol, fait des produits de consommation courante des oeuvres ...jetables !!

 

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(Source wikipedia)

 

b°) Du citoyen au consommateur.

 

Le consumérisme, c'est à dire le fait de n'avoir que comme horizon, la consommation, devient aujourd'hui l'idéologie dominante. Les citoyens se désintéressent des élections et oublient de s'interroger sur les grandes questions philosophiques ou éthiques (=morales) qui guident nos vies, pourvu qu'ils puissent consommer en toute liberté.

Aujourd'hui, la marchandisation (= tout s'achète et tout se vend, même des organes)  du monde fait oublier l'humain au profit du plaisir que procure l'acte de consommer et les échelles de valeur traditionnelles ont éclaté sous la pression de l'individualisme ambiant. Le "common sense", le "sens commun", qui guidait le jugement des inidividus, dans les années 50,  comme le dit le philosophe Jean-Claude Michea, n'existe plus, et le consommateur lambda trouve à la limite normal que les sportifs touchent des fortunes et s'achètent des montres à 300 000 €uros, alors que des rmistes survivent avec 400 € par mois.


Le problème, c'est que le rmiste participe lui aussi à cette fête de la consommation, puisque des magasins bon marché lui permettent de participer à la fête consumériste et ne remet pas en cause le système, se réfugiant dans les paradis virtuel pour 40 euros par mois (les jeux vidéos en ligne).

 

geek.jpg

(un geek = un drogué d'internet).

 

Karl Marx, dans sa théorie du fétichisme de la marchandise, avait déjà mis en valeur le pouvoir séducteur des objets, masquant la réalité sociale et productive se cachant derrière eux.

On constate donc un affaibissement de toutes les structures représentatives, que ça soit les partis politiques ou les syndicats. Et dans certains pays pratiquant l'hyper-consommation, comme aux USA, la conscience politique a presque totalement disparu, les consommateurs/citoyens étant préparés à la consommation dès l'école.

 

C°) Une consommation destructrice.

 

Notre modèle consumériste, à terne, ne sera plus viable. L'exploitation à outrance des richesses naturelles pour contenter notre désir de consommer, détruit les écosystèmes. Les forêts disparaissent, les océans se vident, l'air se pollue. Certaines espèces animales sont en voie de disparition pour satisfaire le consommateur, comme le thon rouge, en Méditerranée,

 

thon-rouge-greenpeace_43.jpg

(Source: Greepeace).

 

 

Les déchêts produits par notre sur-consommation, polluent les terres et les océans, jusqu'à créer un 6eme continent de plastique, dans l'océan pacifique.

Sans compter ce réchauffement climatique, effet de la consommation mondiale, qui risque de mettre en péril l'espèce humaine !

 

Conclusion:

 

Si notre société de consommation a permis une amélioration de nos conditions de vie, par son extension à des pays émergents, comme la Chine, elle épuise les ressources naturelles et met en péril notre propre existence.

 


 


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9 juin 2012 6 09 /06 /juin /2012 08:06

 La poésie est un  texte la plupart du temps en vers, même si elle peut-être en prose, qui privilégie la forme sur le fond. L'objectif de la poésie est de créer une impression de "beauté", par le jeu des images poétiques et des sonorités.

La poésie n'est pas que le domaine  des grands poètes comme Rimbaud, Baudelaire, mais se retrouve dans la chanson, avec les textes de Léo Ferré ou de Jacques Brel, le rap, et dans tous les types de discours.

 

1°) Strophes et vers.

 

Le poème est structuré en strophes, qui regroupe des vers. Selon le nombre de vers, on peut nommer la strophe :

- trois vers = tercet.

- quatre vers = quatrain.

 

Les vers peuvent être de différentes longueurs, selon le nombre de syllabes. Le poète, pour des raisons formelles, va utiliser la même longueur de vers pour son poème. L'Alexandrin, qui comporte 12 syllabes, est le roi de vers.


 2°) Les images poétiques.

 

Les poèmes "filent" la métaphore, ils débordent de comparaison, de métaphore, de personnification ou d'allégorie.

 

Regardons ce poème de Baudelaire, L'Albatros (Spleen et idéal, Les Fleurs du Mal) :

 

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage

Prennent des albatros, vastes oieaux des mers,

Qui suivent, indolents compagnons de voyage,

Le navire glissant sur les gouffres amers.

 

A peine les ont-ils déposés sur les planches,

Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,

Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches

Comme des avirons traîner à côté d'eux.

 

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !

Lui, naguère si beau, qu'il est comique est laid !

L'un agace son bec avec un brûle-gueule,

L'autre, mime, en boîtant, l'infirme qui volait !

 

Le Poète est semblable au prince des Nuées

qui hante la tempête et se rit de l'archer.

Exilé sur le sol, au milieu des huées,

Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

 

 


 

 

a°) La comparaison.

 

La comparaison est une mise en relation entre deux images qui n'ont rien à voir entre elles à l'aide d'un comparatif (Comme, pareil à, semble à ...). Pour repérer les comparaisons, il faut chercher le comparatif.

 

Dans L'Albatros, vers 8, nous avons un comparatif "Comme", qui compare les ailes de l'oiseau à des avirons, c'est à dire à des rames d'embarcation. La comparaison est ici plutôt négative pour l'oiseau, puisque dans les airs, ces ailes blaiches sont magnifiques alors qu'à terre, elles sont piteuses et traînent par terre. Vecteur de liberté et de verticalité, dans les airs, elles le figent, à terre.


Vers 9, " Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !"

Aérien dans les airs, l'oiseau est maladroit et sans énergie, au sol.


Enfin, vers 10, "Le Poète est semblable au prince des Nuées", le poète compare la figure du Poète à l'Albatros. C'est une personnification, car le poète donne des sentiments humains à un animal.

Comme l'oiseau, le poète est le roi de l'imaginaire, du monde onirique (=relatif aux rêves), qui survole la réalité prosaïque (= simple) du monde des hommes, enfermés dans leur quotidien. Il se fait le médiateur (=l'intermédiaire) entre les hommes et la beauté cachée du vaste monde et brille dans les cieux de l'imagination. Mais dès qu'il retourne parmi les hommes, il est comme un étranger, en exil, raillé, incompris, mis à l'écart, car son esprit aérien se fige au contact de la triste réalité. Ses semblables ne le comprennent pas, le prennent pour un illuminé ou  un fou !

 

b°) La Métaphore.

 

La métaphore est une comparaison, elle relie deux idées mais sans le comparatif. Elle est donc plus difficile à repérer que la comparaison.

 

Vers 4 : "Le navire glissant sur les gouffres amers".

Le navire glisse sur l'eau de l'océan et pas sur des gouffres. Donc nous avons ici une métaphore où le poète compare l'océan et ses profondeurs à des gouffres amers. L'adjectif amer, relève d'un effet sonore, entrant en résonnance avec la sonorité finale du Vers 2, "Mer".

 

Vers 6: "Que ces rois de l'azur".

Le poète compare les albatros à des rois de l'azur, comparaison très positive qui fait de l'oiseau le maître des cieux.  Le mot "azur", en poésie, désigne l'infini, les cieux, le monde aérien.

 

c°) Les champs lexicaux.

 

Un champ lexical, est une ensemble de mots et d'expressions qui signifient une même idée. Ici, dans l'Albatros, nous avons deux champs lexicaux qui s'opposent, parfois même au sein du même vers, puisque Baudelaire utilise les antithèses (=oppositions) :

 

Vers 6: "Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux".

 

Les rois sont fiers et sur d'eux, et non pas maladroits et honteux.

 

Vers 9: "Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !"

Vers 10: "Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !"

 

Ces antithèses ou oppositions renforcent le message du poète, qui oppose la beauté du monde de l'imaginaire à la laideur de la réalité. L'antithèse se situe dans une phrase ou un vers, son pendant, au niveau d'une expression, est l'oxymore, qui relie deux termes opposés (ex: soleil noir, mort-vivant).

 

Dans ce poème, nous pouvons donc isoler et opposer deux champs lexicaux :

- un champ lexical  de la majesté (= noblesse, grandeur), avec les termes: "Prince, roi, géant" qui complète un champ lexical de l'élégance: "ailé, beau, ailes blanches".

- un champ lexical de la déchéance avec les mots:" maladroits, honteux, gauche, veule, infirme, laid."

 

L'opposition de ces deux champs lexicaux renforcent le fossé qui sépare l'univers du poète au monde des hommes.

 

 

3°) Les sonorités poétiques.

 

a°) Les rimes.


Les strophes comprennent des rimes, dont la musicalité rentre en résonnance. Les rimes peuvent être plates (AABB) ou croisées (ABAB), comme les rimes du poème l'Albatros.

 

b°) Les effets sonores.

 

# L'anaphore:

 

L'anaphore et la répétition d'un mot, en début de vers, ou d'une phrase, en début de strophes. La plus célèbre anaphore reste, pour moi, le discours de Marther Luther King, sur les droits civiques, prononcé en 1963, à Washington : I have a dream (=J'ai fait un rêve).

 

 

L'objectif de l'anaphore est, par ce procédé de répétition, de renforcer l'argumentation ou l'idée développée par le poète ou par l'émetteur.
b°) L'assonance et l'allitération.
Ce sont des répétitions de sons qui sont utilisés régulièrement dans le rap.
L'assonance est la répétitiion d'un son voyelle pour produire un effet musical.
Assonance en [a] :
"Le pacha se pencha, attrapa le chat, l'emmena dans sa villa et le plaça près du lilas."
L'allitération est la répétition d'un son consonne.
Allitération en [ch] et en [s]
"Les chaussettes de l'archiduchesse sont-elles sèches ou archisèches ?"
Rimes, anaphore, assonances et allitérations dans Jolie môme par Léo Ferré.



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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 11:07

I. Les différents types de texte.

 

Il y a plusieurs types de texte:

- le texte narratif (raconter une histoire).

- le texte descriptif (décrire un paysage, une personne. Il n'y a pas d'action proprement dite).

- le texte argumentatif (une publicité, un éditorial, un texte qui cherche à vous persuader).

- le texte informatif ou injonctif (notice d'un appareil, recette de cuisine ...).

- le texte poétique dont le but est de rendre "beau", le message, par des images et des sonorités.

- le texte théâtral, qui se compose de dialogues.

 

1°) Le récit et le narrateur.

 

Le récit, narre une histoire, qui peut être fantastique, policière, romanesque, autobiographique. Le narrateur est celui qui raconte cette histoire, il peut donc se confondre avec l'écrivain, mais il peut aussi être un personnage fictif, dans l'histoire comme dans Les Choses de la Vie, de Paul Guimard, où le narrateur, un homme en train de mourir, revoit ses moments de bonheur défiler devant lui.

 

 

 

 

 


 a°) Les temps du récit.

 

Trois temps reviennent régulièrement dans un récit :

- l'imparfait, plutôt le temps de la description.

- le passé simple, le temps de l'action.

- le présent de narration.

 

b°) Les personnages du récit.

 

# Un physique.

 

- grand ou petit.

- gros ou maigre.

- musclé ou chétif.

- vieux ou jeune.

- beau ou laid.

 

# Un caractère.

 

On peut déterminer le caractère d'un personnage en étudiant le texte et en relevant des informations explicites ou implicites. Le personnage peut être:

- avare ou dépensier.

- égoïste ou altruiste.

- colérique ou calme.

- asocial ou sociable.

- méchant ou bon.

 

On remarquera que, souvent, la beauté est associée à la bonté, alors que la laideur physique reflète la laideur de l'âme. Le diable est souvent représenté comme un être hideux (=laid).

A l'inverse, on imagine mal la perversité cachée sous la beauté.

 

# Une classe sociale.

 

Un personnage est toujours issu d'une classe sociale. Il peut être:

 

- un artistocrate, faisant partie de la noblesse, tout tendu vers son bon plaisir, vivant de ses rentes, passant son temps à la chasse et à courir les jolies femmes. Oisif (=qui n'exerce aucune activité) et dépensier, il mène grande vie. C'est le cas de Don Juan, séducteur obsessionnel, ou du vicomte de Valmont, qui, dans Les Liaisons dangereuses, de Chaderlos de Laclos, passe son temps à attrapper dans ses rets (=filets) de séducteur, de jolies femmes bien sages.

 

 

- un bourgeois, un homme riche qui dispose de beaucoup d'argent, grâce à sa réussite professionnelle ou à sa naissance. Figure liée à l'argent et à l'exploitation des autres pour faire du profit (= de l'argent), il est souvent méprisé par les aristocrates, qui ne se salissent jamais les mains, et par le peuple laborieux (= travailleur), qui voit en lui un exploiteur. Il peut prendre la figure du banquier qui pratique l'usure et fait rendre gorge aux mauvais payeurs ou du patron d'usine, qui fait suer ses salariés. Jacques Brel voyait les bourgeois comme des ...

 

 

- un ouvrier (=prolétaire) qui travaille dans une usine ou dans une mine. Emile Zola avait narré la condition des mineurs, dans Germinal. Dans cet extrait, les mineurs se réunissent dans une taverne (=bar), lieu de divertissement pour les hommes, pour préparer une grève.

 

 

Le monde ouvrier peut être décrit comme violent, dangereux, imprévisible, ou bien alors comme un univers laborieux, solidaire, aspirant à plus de justice et d'égalité.
- le paysan, souvent pauvre, qui travaille sa terre à la sueur de son front. Humble (=modeste), taiseux (il parle peu), il se méfie des gens de la ville et des étrangers, et connaît la valeur des choses (il est souvent pingre). Il est routinier, comme les saisons, qui guident son labeur et est très attaché à sa terre. Loin des tentations de la ville, il mène une vie sage. Superstitieux et croyant, il reste attaché à la tradition. Le peintre Jean-François Millet a beaucoup peint la condition paysanne, dans une tradition réaliste (= proche de la réalité).

Jean-Francois_Millet_.jpg

 (L'Angelus, de Millet, 1859, Musée d'Orsay. Source, wikipedia)

 

Marcel Pagnol et Jean Giono ont situé leurs histoires dans ce monde paysan, comme Jean de Florette, Manon des sources ou Regain.

 

-  le commerçant. Figure plus moderne, car liée à la marchandise et à l'argent, il exerce en ville, lieu de modernité qui s'oppose à la traditionnelle campagne. Il a une image parfois négative, puisqu'il n'est qu'un intermédiaire entre le producteur et le client, et se fait des marges conséquentes, comme dans le roman de Jean Dutourd, Au bon beurre. Mais parfois les commerçants sont contrôlés ...

 

 

 

 

2°) Le texte descriptif.

 

Le texte, comme son nom l'indique, décrit un personnage ou un paysage. La description se réfère à nos cinq sens, et plus particulièrement à la vision. Mais les odeurs et les bruits peuvent aussi la préciser.

On note donc la présence de nombreux adjectifs, qui qualifient la couleur, la forme.

Les couleurs sont signifiantes, elles peuvent créer une atmosphère lumineuse, joyeuse, positive, si le jaune (= couleur du soleil), le bleu (= couleur de l'eau) et le vert (= couleur de la nature), dominent. Elles peuvent signifier le sang, avec le rouge, ou la mort et la noirceur, avec le noir et le gris.

Les figures de style sont nombreuses, avec la comparaison et la métaphore. Ces comparaisons peuvent être positives ou négatives. Comparer quelqu'un à un serpent ou à un loup est négatif, car ces deux animaux ont mauvaise réputation alors que le comparer à à un lion va signifier la bravoure et le courage de la personne.

On y trouve aussi beaucoup d'énumérations, pour renforcer une impression ou un trait particulier de la chose décrite.

 

3°) Le texte argumentatif.

 

a°) Thème et thèse.

 

L'objectif du texte argumentatif est de persuader le lecteur ou un auditoire de la justesse de sa thèse. Une thèse, est une prise de position sur un thème.


Exemple: Je pense que l'activité des hommes est à l'origine du réchauffement climatique.


Le thème abordé est donc le réchauffement climatique, et la thèse du locuteur (=celui qui parle) est la responsabilité des hommes dans ce réchauffement.

 

b°) Les arguments.

 

Pour persuader mon lecteur ou mon auditoire, je vais renforcer ma thèse par des arguments visant à prouver la justesse de celle-ci. Je peux donner des arguments d'autorité, qui s'appuient sur des chiffres ou sur des avis scientifiques et utiliser des exemples.

 

Les arguments d'autorité:

 

- Le réchauffement climatique est d'origine humaine, car la revue scientifique Nature a prouvé qu'il y avait un lien entre le rejet de gaz carbonique dans l'atmosphère et le réchauffement.

- Météo France a parlé de la décennie la plus chaude du siècle.

 

Ici, la référence à la revue scientifique Nature et à l'institution qu'est Météo France, donne de la force à ma thèse.

 

Les exemples:

 

Les exemples sont destinés à donner une image concrète de ce réchauffement, dans ses effets.

 

- Le recul du glacier de la Mer de glace, près de Chamonix, illustre bien le réchauffement de la planète.

- Il n'a pas plu depuis un mois et le Rhône est à son plus bas niveau.

 

c°) Les connecteurs logiques.

 

Le texte argumentatif essaie de persuader donc il utilise des adverbes qui introduisent des relations d'opposition, de cause ou de conséquence, comme "mais, cependant, donc, toutefois...".

La profusion de ces connecteurs indiquent que le texte relève de l'argumentation.

 

 

 

 

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