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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 18:02

I. La Constitution Française.

 

C'est un texte juridique fondamental qui régit les rapports entre le pouvoir exécutif ( le président de la République), le pouvoir législatif (l'Assemblée Nationale qui vote les lois) et le pouvoir judiciaire. La Constitution qui régit notre Veme République, a été votée en 1958.

 

II. Les pouvoirs.

 

Le pouvoir exécutif qui s'incarne dans le président de la République met en oeuvre les lois votées par le Parlement (= assemblée nationale + Sénat). Le président est élu au suffrage universel direct par les citoyens français de + de 18 ans pour 5 ans. Le quinquennat a remplacé le septennat sous la présidence de Jacques Chirac.

Le pouvoir législatif est le pouvoir de voter les lois, qui est détenu par les députés, qui siègent à l'Assemblée Nationale et sont élus lors des élections législatives, tous les 5 ans. Il est aussi détenu par les sénateurs qui sont élus par des grands électeurs, c'est à dire les députés, les conseillers régionaux, les conseillers généraux et les conseillers municipaux.

Le pouvoir judiciaire est le pouvoir de contrôler la légalité des lois, il s'incarne dans le Conseil Constitutionnel, composé de 9 sages, qui décident si les lois votées n'enfreignent pas la Constitution Française. Une loi votée par le Parlement peut donc être invalidée par le Conseil Constitutionnel. Le Conseil d'Etat, est l'échelon suprême de la juridiction administrative qui juge les recours des citoyens contre les autorités publiques.

 

III. Le pouvoir du Président de la République.

 

Le président de la République est élu au suffrage universel direct (= par tous les citoyens), depuis 1962, pour 5 ans, depuis 2000 (7 ans de 1962 à 2000).

Il nomme le premier-ministre, chef du gouvernement, qui avec ses ministres, appliqueront la politique décidée par le Président.

Il peut dissoudre l'Assemblée Nationale.

Il nomme les Préfets, les Ambassadeurs, les Recteurs, les directeurs des administrations centrales.

Il est le chef de la diplomatie française et représente la France à l'étranger.

Il est le chef des Armées et dispose du code pour engager des frappes nucléaires.

Il a le droit d'en appeler directement au peuple en organisant un référendum (Le dernier fut celui sur le Traité Constitutionnel Européen ou TCE, repoussé par les français en 2005).

Il dispose du droit de grâce.

 

Un QUIZZ pour tester vos connaissances.

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 22:23

En Histoire-Géographie:

 

Pour retenir les sujets abordés sur ce blog, je vous conseille de recopier tous les titres sur une fiche cartonnée.

Les titres résument en une phrase la problématique abordée. On peut préciser ce titre avec un personnage, une date ou un événement. En général, lorsqu'on se rappelle de l'idée ou de l'événement on arrive à retrouver les personnages en arrière-plan.

 

Sur les analyses concernant la puissance d'un pays, que ça soit les USA, la France ou la Chine. Il faut étudier cette puissance sous divers aspects qui sont toujours les mêmes:

- puissance économique et financière (PNB, importance des multinationales, des bourses financières).

- puissance militaire et diplomatique ( Puissance militaire, base militaire à l'étranger, qualité des armements,  place au conseil de sécurité de l'ONU).

 

- puissance culturelle (Le succès des films cinématographiques, des séries TV, de la musique, la diffusion de la langue dans le monde, l'aura des intellectuels dans le monde, etc ...) qu'on peut nommer "impérialisme culturel". N'oubliez pas que la diffusion d'une culture par le biais des films et des séries TV participe à la diffusion d'un mode de vie.

 

En Français :

 

En français, il n'y a pas de méthodes miracles. Il faut connaître les notions de bases relatives aux types de texte.

Il ne faut surtout pas rater la production écrite, notée sur 10 points et donc éviter à tout pris le hors sujet. 

Si on vous demande un texte argumentatif, essayez de faire des paragraphes délimités (Sautez des lignes entre chaque paragraphe) et de prendre des exemples précis pour étayer votre argumentation.

Pour progresser en français :

Si on veut progresser en français il faut améliorer son vocabulaire et son style d'écriture.

Pour améliorer son vocabulaire, il faut déjà lire, même un journal gratuit comme Metro ou 20 minutes. Efforcez-vous de lire tout le journal et marquez, sur votre carnet, les mots qui vous sont inconnus et les références que vous ne connaissez-pas. Avec un dictionnaire ou sur internet, trouvez les synonymes et les antonymes que vous noterez sur votre carnet.

Exemple :

Une évidence= un truisme, une lapalissade, une certitude.

 

Lorsque vous repérez une phrase qui vous paraît bien faite, recopiez-là sur votre carnet. Il y a des phrases récurrentes (= qui reviennent souvent), notamment dans le texte argumentatif.

Exemple

Le suffrage universel est une condition nécessaire mais pas suffisante pour définir une démocratie.

Avoir de bons joueurs est une condition nécessaire mais pas suffisante pour faire une bonne équipe.

 

La violence est un problème récurrent.(=qui revient tout le temps) dans nos sociétés occidentales, le dernier assassinat (prenez un exemple de fait-divers dans l'actualité) illustre bien l'importance de ce phénomène.

 

La pollution est un problème récurrent dans nos sociétés occidentales, la dernière marée noire en Bretagne, illustre bien l'importance de ce phénomène.

 


Retenez ces formulations, en gras, que l'on peut réutiliser de nombreuses fois sur des sujets très divers.

 

 


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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 18:55

Pour approfondir le sujet, voici une bibliographie sommaire.

 

I. L'Axe: en difficulté en Méditerranée, vainqueur dans les Balkans.

 

1°) L'effondrement italien en Afrique du Nord.

 

a°) L'offensive anglaise contre la Libye.

 

Dès décembre 1940, les troupes du général O'Connor, basées en Egypte avaient lancé l'Opération Compass, une offensive contre la 10e armée italienne du Maréchal Graziani. Numériquement supérieures, les troupes transalpines, peu mobiles, sous-équipées, furent emportées par la célérité (= vitesse) des chars du 7e Royal Tank Regiment. En deux mois, les britanniques écrasèrent les troupes italiennes, firent 130 000 prisonniers, et menacèrent de boutter hors d'Afrique les troupes de Mussolini qui furent sauvées par une décision malheureuse de Churchill. En effet, le premier ministre britannique décida d'arrêter l'offensive, en février,  pour envoyer un corps expéditionnaire en Grèce. Les anglais rateront donc une occasion unique, en Afrique du Nord, tout en échouant, comme nous le verront, à maintenir une résistance alliée en Grèce. En voulant courir deux lièvres à la fois, Churchill n'en a attrappé aucun !

 

b°) Victoire alliée en Afrique Orientale.

 

Le 19 janvier, les britanniques et les français libres lancent une offensive contre l'Afrique Orientale Italienne.

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/36/Africa_Orientale_Italiana.gif

 

Parties du Soudan et du Kenya, les forces alliées affrontent les 90 000 hommes sous-équipées du duc d'Aoste,

 

aoste-duc.jpg

 

Le 26 février, Mogadiscio, capitale de la Somalie italienne est prise, le 5 mai, Addis-Abeba, capitale de l'Ethiopie tombera. L'Empire italien s'effondre.

 

c°) La prise de Koufra, première victoire de la France Libre.

 

Après l'échec du débarquement à Dakar, le colonel Leclerc, dès le 26 janvier 1941, part du Tchad, avec ses maigres troupes, environ 350 hommes, et réussit l'exploit, après des centaines de kilomètres dans le désert, de prendre le fort italien de Koufra, dans le sud de la Libye.

 

koufra.JPG

(source: Chemin de mémoire)

 

Cette victoire donne lieu au serment de Koufra, par lequel Leclerc et ses hommes se jurent de ne pas déposer les armes tant que le drapeau français ne flottera pas sur la cathédrale de Strasbourg.

Le 10 avril, le général Catroux, se rallie à la France Libre, qui commence à avoir une réalité, au niveau international, puisque les gouvernements belge, polonais et tchèque, en exil, la reconnaissent, le 24 octobre.

 

d°) La bataille du Cap Matapan et la fin du Bismarck: l'Angleterre confirme sa supériorité navale.

 

#   La Royal Navy contrôle la Méditerranée. 

A ces victoires terrestres, les britanniques vont y ajouter une victoire sur mer. Le 29 mars, au large de la Grèce, près du cap Matapan.

En effet, l'amiral Cunningham, avec le porte-avions Formidable et 3 cuirassés, va couler, grâce à la technologie du radar qui permettait aux anglais d'y voir la nuit, 3 croiseurs lourds et deux destroyers italiens. Victoire totale de la Royal Navy sur Supermarina. Après cette défaite, les italiens ne défieront jamais plus la marine de guerre britannique.

# Coulez le Bismarck !

Le 19 mai 1941, le joyau de la Kriegsmarine, le cuirassé Bismarck, escorté par les croiseurs lourds Prinz Eugen et Admiral Hipper, appareille pour l'Atlantique, via la mer du Nord, dans le but de faire peser sur la marine britannique, de guerre ou marchande, une menace constante.

Le 24 mai, les cuirassés Hood et Prince Of Wales, barrent la route aux navires allemands, action qui sera fatale au Hood, fleuron de la Royal Navy, pulvérisé par les canons de 360 mm du géant teuton.

Les anglais mobilisèrent alors leur flotte pour traquer le bateau allemand. Le 26 mai, des Swordfish du porte-avions Ark Royal, touchent, par deux fois, le géant des mers, bloquant son gouvernail. Indirigeable, les cuirassés anglais Rodney et King George V vont achever le navire allemand, le lendemain. La fin du Bismarck avait démontré la grande vulnérabilité des navires de surface face aux avions et consacra la supériorité du porte-avions. Après la fin du cuirassé allemand, les navires de surface de la Kriegsmarine évitèrent de sortir en pleine mer.

 

 


 

e°) Victoires anglaises en Irak et en Syrie.

 

# L'Irak pro-Axe de Rachid Ali.

 

En Irak, au début 1941, un nouveau gouvernement dirigé par le germanophile Rachid Ali, veut se détacher de la tutelle anglaise. Le 18 avril 1941, Churchill envoie des troupes débarquer à Bassorah, un port important pour le ravitaillement anglais dans la région. Les anglais vont attaquer les troupes irakiennes, qui, malgré une aide allemande par la Syrie vichyste, vont s'effondrer. Le 1er juin, un armistice est signé, et un gouvernement pro-britannique siègea de nouveau, à Bagdad.

 

# Affrontement anglo-vichyste en Syrie.

 

L'influence allemande sur le gouvernement de Vichy, qui s'était traduite par des accords permettant à des avions allemands d'aider les rebelles irakiens, inquiète Londres. Aussi, le 10 juin, des forces anglo-gaullistes envahissent le Liban et la Syrie. Pour la première fois de la guerre, français libres et vichystes du général Dentz, vont s'affronter au Levant, féroce lutte qui tournera en faveur des alliés, puisque les combats cesseront le 12 juillet. Un armistice entre vichystes et anglais sera signé à Saint-Jean d'Acre, le 14 juillet, mettant en fureur le général de Gaulle puisque ce dernier fut écarté de ces négociations, illustrant la faiblesse de la France Libre. L'affront anglais sera réparé avec les accords Lyttelton-De Gaulle, le 24 juillet, permettant à la France Libre de retrouver ses prérogatives au Levant.

 

f°) Vichy proche de la co-belligérance: l'échec des Protocoles de Paris.

 

Les affaires d'Irak et de Syrie ont failli provoquer une entrée en guerre de la France vichyste. En effet, l'amiral Darlan, persuadé de la supériorité allemande et partisan d'une vraie politique de collaboration avec les teutons, était allé visiter Hitler, à Berchtesgaden, le 11 et 12 mai.

 

darlan-hitler.jpg

 

La rencontre, qui se rapprocha d'un dialogue de sourds, le Führer ne voulant faire aucune concessions et demandant une collaboration à sens unique, déboucha, malgré tout, sur la signature des Protocoles de Paris, entre Darlan et Otto Abetz, ambassadeur allemand en France, qui se traduisait par une collaboration militaire franco-allemande au Levant.

Mais devant la résistance farouche de Maxime Weygand, commandant en chef des forces en Afrique du Nord, maréchaliste, germanophobe et et partisan d'une stricte neutralité, les Protocoles n'entreront pas en vigueur. Les allemands feront payer cet échec au français, en le faisant évincer de sa fonction, en novembre 1941.

 

2°) La réaction allemande en Méditerranée.

 

Hitler considérait que le front méditerranéen était secondaire et il était tendu vers son objectif à l'Est.

La mauvaise volonté espagnole se traduira par l'ajournement de l'Opération Félix, contre Gibraltar, le 10 janvier 1941, preuve que le Führer s'éloignait du théâtre Sud. Mais l'effondrement italien face aux anglais, le poussa à réagir en signant sa directive n°22, le 11 janvier, qui allouait aux italiens des renforts allemands.

 

a°) Les avions allemands en Sicile.

 

Le 10eFliegerKorps du général Giessler, composé de 350 avions, était venu se positionner en Sicile, en décembre 1940, pour venir en aide aux troupes italiennes, en difficulté. Dès le 10 janvier 1941, 60 bombardiers He-111 et Ju-87 Stukas, attaquent le porte-avions Illustrous, qui, touché, réussira à se réfugier à Alexandrie. Le HMS Southampton, lui, sera coulé. Le bilan des pertes pour la Royal Navy sera très sévère, durant ces mois de janvier-février 1941, avec 15 navires coulés et 7 autres endommagés.

Mais cette présence aérienne allemande ne fera pas long feu, puis le Corps Aérien teuton repartira, en juin, vers l'Est, pour participer à l'invasion de l'URSS.

En novembre 41, la IIeLuftflotte reprendra ses bases dans l'île italienne, mettant une forte pression sur l'île maltaise.

 

b°) L'Afrika Korps de Rommel.

 

En février 1941, la 5e division légère et la 15ePanzer, noyau de l'Afrika Korps, débarquent en Libye, commandées par le général Rommel.

 

rommel

 

A l'origine, l'OKW avait ordonné au chef de l'AK d'éviter l'effondrement italien, mais de ne pas entreprendre des opérations offensives. Mais le tempérament du fougueux général ne pouvait s'accorder avec une posture défensive. Le 24 mars, à la surprise générale, Rommel part à l'attaque, et, en une semaine, va reprendre toute la Cyrénaïque aux anglais. Seul Tobrouk, port-forteresse, lui résistera, défendu par la 9e division australienne. La cité libyenne, encerclée, ravitaillée par la mer, tiendra 8 mois.

 

c°) Les U-Boot attaquent en Méditerranée.

 

Le 13 novembre 1941, l'U-81 torpilla et coula le porte-avions Ark Royal, qui venait de ravitailler Malte de 37 Hurricane.

Le 25 novembre, le cuirassé Barham est frappé à son tour au large des côtes africaines, torpillé par  l'U-331.

 

d°) Malte, porte-avions britannique dans une mer italienne.

 

malte-malta.JPG

 

# Un chaînon vital en Méditerranée.

 

L'île de Malte, entre la Sicile et la Tunisie, aux mains des britanniques, ponctionnait un tribut énorme sur le ravitaillement italien à destination de la Libye. De plus, l'île est une étape importante entre Gibraltar et Alexandrie, pour la Royal Navy.

Alors que l'action du 10e corps aérien allemand, en Sicile,  avait permis de rétablir un ravitaillement correct de la Libye, au début de l'année, son départ vers le front de l'Est allait s'avérer catastrophique. En mai, seuls 2 cargos italiens avaient pu atteindre Tripoli, pénalisant lourdement la capacité d'action des troupes de l'Axe en Libye, face aux anglais.

Le 25 mai, le sous-marin Upholder envoya par le fond le transport de troupes italien, Conte Rosso, faisant 1300 victimes.

Le 21 octobre, la force K, composée de croiseurs légers et de destroyers, renforce l'île. Et deux semaines plus tard, le 8 novembre, elle détruit tout un convoi de l'Axe, en route pour la Libye, en envoyant 39 000 tonnes par le fond !!

En novembre 1941, les avions, sous-marins et bateaux britanniques couleront 63 % du tonnage de l'Axe.

 

# Les occasions manquées.


Alors pourquoi ne pas envahir Malte ? L'île est au milieu d'un lac italien, entre la Sicile et la Libye, et dispose, en ce début d'année 1941, de défenses encore limitées. Au lieu d'attaquer la Crète, avec les paras allemands de la 7e Flieger Division, pourquoi n'avoir pas lancé une offensive aéro-navale sur l'île maltaise ?

Il y a plusieurs raisons à cela. Hitler n'a pas confiance en la marine de guerre italienne, qui vient juste de se faire rosser lors de la bataille du cap Matapan. Le Führer considère le front méditerranéen comme un front mineur, et il préfèrera envoyer ses paras sur la Crète, île stratégique, en Méditerranée orientale, qui aurait pu permettre aux anglais de bombarder les champs pétrolifères de Ploiesti, en Roumanie et handicaper, lourdement, la capacité offensive de la Wehrmacht en Russie. Il est d'ailleurs fort probable, que les pertes allemandes occasionnées par l'invasion de la Crète, aient sauvé Malte.


Il n'en reste pas moins que ce désintérêt pour Malte, sera considéré comme une erreur stratégique par beaucoup d'analystes. Certes, les effectifs allemands (2 divisions) en Libye seront dérisoires, par rapport à ceux du front de l'Est, mais la chute de l'île aurait pu permettre à Rommel de prendre Alexandrie et le Caire, et de bouter les anglais hors d'Egypte et donc de sécuriser le front méditerranéen de l'Italie mussolinienne. Il ne faut pas oublier que c'est par l'Afrique du Nord, après l'opération Torch, que les alliés débarqueront en Sicile, en juillet 1943, entraînant la chute de Mussolini et annonçant la fin prochaine d'Hitler. Petite cause, grands effets.


 

3°) L'Axe envahit les Balkans.

 

a°) Opération Marita.

 

Fin octobre 1940, les troupes italiennes avaient attaqué la Grèce. L'offensive, sur un terrain montagneux, et sous un temps pluvieux, s'était transformé en désastre pour les soldats de Mussolini, contraints de reculer sous les coups de boutoir de l'armée du général Papagos.

Pour Hitler, cette résistance hellène était une mauvaise surprise. Préparant l'invasion de l'URSS, les allemands ne pouvaient se permettre de laisser une porte-ouverte aux troupes anglaises, en Grèce, qui auraient menacé les pétroles de Ploiesti, en Roumanie, vitaux pour le ravitaillement en essence de la Wehrmacht.

Le 6 avril, les armées allemandes envahissent simultanément la Yougoslavie et la Grèce. Le 16 avril, après une campagne éclair et un bombardement de Belgrade par la Luftwaffe, les yougoslaves capitulent.

Le 30 avril, malgré un corps expéditionnaire britannique de 60 000 hommes, la Grèce est vaincue, et le drapeau nazi flotte sur l'Acropole.

 

b°) Les parachutistes allemands à l'assaut de la Crète.

 

Dans le sillage de la prise d'Athènes, le 20 mai, Hitler lança, sous l'influence du général Kurt Student, les parachutistes de la 7eFlieger-Division et la 5e division de Montagne sur la Crète, avec l'Opération Merkur.

 

crete1.jpg

 

Cette opération est en mettre en relation avec la future invasion de l'URSS. En effet, île de la Méditerranée orientale, entre Alexandrie et Athènes, la Crète, aux mains des britanniques, pourrait servir de base aérienne pour bombarder les champs pétrolifères de Ploiesti, en Roumanie, vitaux pour la Wehrmacht.

Les anglais avaient eu vent de Merkur, par leur machine Ultra, mais le général Bernard Freyberg, commandant des troupes anglaises sur l'île, qui sont numériquement très supérieures à celles de l'envahisseur allemand, va commettre l'erreur de disperser ses troupes au lieu de les concentrer.

Aussi, après une lutte acharnée et l'intervention massive de la Luftwaffe, l'île tomba aux mains des germains, le 1er juin, obligeant les anglais à évacuer.

Mais cette victoire à la Pyrrhus (=coûteuse en homme), qui coûta 4 000 morts et disparus chez les allemands, effraya Hitler et sauva certainement l'île de Malte d'une invasion allemande !

 

II. Opération Barbarossa, l'Allemagne attaque l'URSS.

 

1°) Du pacte germano-soviétique à l'invasion.

 

a°) Les raisons d'un pacte.

 

Le 23 août 1939, le pacte germano-soviétique était signé à Moscou par Ribbentrop et Molotov,

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/df/Mucha_8_Wrzesien_1939_Warszawa.jpg

(Source, wikipedia)

 

suprenant le monde entier et annonçant l'imminence du conflit mondial.

L'anticommuniste forcené qu'était Hitler, acceptait de traiter avec son ennemi juré, Staline, pour ne pas faire une guerre sur deux fronts. Le Petit père des Peuples, lassé par la lenteur et le défaitisme des démocraties, qui hésitaient à négocier avec l'URSS, par antibolchevisme, trouva son compte à traiter avec le Reich, pour éviter une guerre contre ce dernier et pour pousser le Führer à attaquer à l'Ouest, le géorgien pariant sur une guerre longue entre les nazis et les démocraties, qui épuisera les deux adversaires. La défaite rapide de la France ruinant ses calculs !

 

b°) Un pacte politique et économique.

 

# Les Protocoles secrets.

 

Le pacte signé comportait des Protocoles secrets délimitant les zones d'influence respectives de l'Allemagne et de l'URSS en Europe Centrale.

Les deux pays se partagèrent la Pologne, qui sera défaite un mois après par les armées hitlériennes.

L'URSS profita de la guerre à l'Ouest pour attaquer la petite Finlande, pour annexer la Bessarabie roumaine et la Bukovine du nord, ainsi que les  3.états baltes.

Pour Staline, au niveau politique, ce pacte fut donc une réussite puisque l'URSS étendit son influence en Europe.

 

# Les relations commerciales.

 

En contrepartie de cette mansuétude allemande pour les annexions soviétiques, l'URSS devait livrer au Reich des matières premières dont il était dépourvu, comme le pétrole , sans lesquel la guerre aurait été difficile à mener.

 

germano-sovietique-commerce.JPG

(source: wikipedia)

 

L'accord commercial entre les deux pays fut renouvelé en janvier 1941.

 

c°) Hitler décide d'attaquer à l'Est.

 

Les raisons qui ont poussé Hitler à cette décision sont multiples:

- Dans Mein Kampf, le futur Führer parle  des vastes steppes russes comme faisant partie du "Lebensraum", l'espace vital nécessaire à la survie du Reich. De plus, le bolchevisme soviétique est aussi désigné comme un ennemi mortel, qu'il faudra abattre. Ses raisons idéologiques, un temps rangé pour neutraliser l'URSS durant la guerre à l'Ouest, réparaissent naturellement la France battue.

- après la chute de la France et la résistance de la Grande-Bretagne, Hitler pensa qu'il fallait battre le fer quand il était chaud et profiter de la grande faiblesse de l'Angleterre et de l'isolationnisme américain pour frapper l'URSS, seul adversaire terrestre sur le continent pouvant remettre en cause la suprématie allemande. Pour le Führer, battre le russe s'était aussi emmener les britons à la table de négociations.

 

Hitler annonça sa décision d'attaquer l'URSS à ses chefs militaires le 21 juillet 1940. L'armée de terre était plutôt favorable à cette option, pensant que cette future invasion serait une promenade de santé. En effet, les purges massives dans l'armée rouge, en 1937-1938, avaient décapité l'institution militaire soviétique, et la difficile victoire des soviétiques sur la petite Finlande avait donné une image déplorable de l'armée rouge.

Enfin, les services de renseignements allemands, l'Abwehr de l'amiral Canaris, et le SD de la SS, sous-estimèrent grandement la puissance de l'armée rouge, ce qui contribua à rassurer le Führer et ses chefs militaires.

Seul Goering tentera, en vain, de s'opposer à cette folie !

 

La venue du commissaire des Affaires Etrangères soviétique, Molotov, à Berlin,

 

molotov-hitler.jpg

 

en novembre 1940, ne fera que conforter Hitler dans sa décision, puisque l'envoyé de Staline se montra intraitable pour de futures négociations.

Le 18 décembre 1940, le Führer éditera sa directive n°21, relative à l'invasion de l'URSS.

 

d°) L'aveuglement stalinien.

 

Les préparatifs d'invasion ne passèrent pas inaperçus, et, par de nombreux canaux, Staline fut informé de l'imminence de l'invasion. Sans évoquer les alertes venant des britanniques et des américains, que le géorgien écartait d'un revers de vain, les taxant de provocation pour monter les soviétiques contre les allemands, de nombreux agents allemands travaillant pour les russes avertirent Moscou des préparatifs allemands.

L'Orchestre rouge, célèbre réseau de renseignement, dirigé par Léopold Trepper, avait, dès janvier 1941, eut vent du plan Barbarossa par deux officiers allemands travaillant à l'état-major de la Luftwaffe.

Au ministère des affaires étrangères, Karl Schnurre, nom de code "Ariets", avait même mis la main sur les plans militaires de l'invasion et les avait donné aux soviétiques dès février 1941.

A Bucarest, l'attaché de presse de l'ambassadeur, Kurt Völkisch, nom de code "AVS", avertit Moscou de l'imminence de l'invasion, dès mars 1941.

Mais l'histoire se rappellera surtout de Richard Sorge,

 

Dr_Richard_Sorge_spy.jpg

 

communiste allemand, membre du Komintern, qui réussit à se faire l'ami de l'attaché militaire allemand, à Tokyo, Eugen Ott, ce qui lui permit d'avoir accès à des documents de l'ambassade et à prévenir Staline du jour de l'attaque allemande contre la Russie.

 

Alors comment expliquer cette cécité stalinienne ? Les explications sont multiples, mais aucune n'est vraiment satisfaisante. La paranoïa du géorgien, croyant que ces informations sont destinés à l'intoxiquer pour le monter contre le Reich, un entourage qui censure les informations inappropriées, une négation de la réalité qui frappe souvent les dictateurs ou bien encore une opération d'intoxication d'un agent allemand, Orest Berlinks, qui aurait persuadé le résident du NKVD à Berlin, A.Koboulov, que les bruits d'invasion n'étaient que des rumeurs sans fondement !

Il n'en reste pas moins que l'aveuglement du géorgien coûta très cher à l'armée rouge, dans les premiers 6 mois de la guerre.

 

e°) Le plan d'invasion.

 

Le plan Barbarossa reste très général, puisqu'il prévoit d'occuper les territoires entre Arkhangelsk, dans le grand Nord et Astrakhan, dans le Sud.

Hitler va mobiliser plus de 3 millions de soldats ventilés dans près de 200 divisions dont 27 divisions blindées motorisées et 5 divisions SS.

Voulant inscrire cette "croisade contre le bolchevisme" au niveau international, 35 unités roumaines, hongroises, italiennes et finlandaises participeront à l'attaque contre l'URSS. Une division espagnole, la division Azul, rejoindra le front, devant Léningrad et une Légion des Volontaires Français contre le bolchevisme (LVF), de la force d'un régiment, initiée par l'ultra-collaboration parisienne en juillet 1941, partira sur le front.


3 Gourpe d'Armées (GA) vont attaquer au Nord, au Centre et au Sud:


- Le GA Nord, commandé par le Maréchal von Leeb, dispose de 3 armées, dont une blindée, avec 3 Panzer Division commandées par le général Hoepner. L'objectif de ce GAN et d'investir les pays baltes, et d'investir Léningrad en liaison avec les troupes finlandaises.

- Le GA Centre, commandé par le Maréchal von Bock, dispose de 4 armées dont 2 blindées, qui concentrent 9 Panzer-Division, dirigées par les généraux Guderian, le théoricien du char,

 

Heinz_Guderian.jpg

 

et Hoth. Avec sa puissance blindée, le GAC devra s'engager en Biélorussie pour prendre Minsk, puis pousser sur Smolensk et Moscou.

- le GA Sud, commandé par le maréchal von Runstedt, regroupera 4 armées allemandes, dont une blindée, 2 armées roumaines et les corps d'armées hongrois et italien.  Son objectif sera de prendre Kiev et la Crimée, en poussant sur Rostov et le Don.

 

d°) Une guerre d'extermination.

 

Hitler va donner, à cette guerre, une dimension idéologique qui niera les lois traditionnelles de la guerre. Prétextant que l'URSS n'avait pas signé les conventions de Genève, réglementant le droit de la guerre, et notamment le traitement des prisonniers, les nazis traiteront inhumainement les prisonniers de guerre soviétiques, puisque sur 5,7 millions, 3,3 mourront en captivité.

De même, le Führer dans son Ordre sur les commissaires politiques, édictait l'exécution immédiate des commissaires politiques soviétiques et soustrayait à la justice militaire les cas d'exactions contre les civils, laissant donc la troupe agir en toute impunité.

La dimension exterminatrice et génocidaire de ce conflit, fut effective avec les 4 Einsatzgruppe SS, groupes d'intervention armés, qui, sur les arrières des Groupes d'armées, étaient chargés d'exterminer les membres du PCUS, les juifs, les partisans, les saboteurs, etc ...

De nombreux civils furent pendus dans les premières semaines de la guerre, Masha Bruskina, jeune femme martyre la lutte anti-nazie, qui fut pendue à Minsk, avec Volodia Shcherbatsevich, un jeune homme de 16 ans, et Kiril Trus.

 

Volodia_Shcherbatsevich_masha-bruskina.jpg

 


Ces groupes d'intervention se livreront à des massacres à grande échelle contre les juifs et les populations civiles, notamment   à Babi Yar, près de Kiev où 40 000 juifs et civils ukrainiens furent fusillés.

 

e°) Le début du projet génocidaire.

 

C'est après l'invasion de l'URSS et l'afflux massif de prisonniers soviétiques et juifs dans les camps de concentration nazis, qu'un projet génocidaire commença à se mettre en place. Alors qu'en Russie, les Einsatzgruppe se livraient à des massacres sur les juifs et les populations civiles, notamment à Babi-YarHeinrich Himmler, le chef de la SS,

 

himmler-ss.jpg

 

diligenta des études pour tuer en masse les populations juives qui étaient nombreuses, en URSS.

Dès le 2 septembre 1941, des premiers gazages au Zyklon B furent essayés à Auschwitz, sur des prisonniers soviétiques.

Le 8 décembre 1941, des premiers convois de juifs arrivent à Chelmno et sont gazés dans des camions.

Le génocide des juifs, nommé "solution finale" sera officiellement décidé lors de la Conférence de Wansee, en janvier 1942.

 

2°) Une fulgurante progression jusqu'à Smolensk.


Le 22 juin 1941, les armées allemandes attaquèrent l'URSS, qui à cause de Staline, n'était pas préparé pour subir un tel assaut.

Dès la première semaine, la Luftwaffe devint la maîtresse des cieux, en détruisant, souvent par surprise, près de 3 800 avions soviétiques !!

La capitale de la Biélorussie, Minsk, fut rapidement encerclée, dès le 9 juillet, avec 400 000 soldats soviétiques pris au piège.

Les blindés allemands se ruent alors sur Smolensk, étape sur la route de Moscou

 

smolensk.JPG

 

et en atteignent ses faubourgs le 10 juillet, faisant dire au chef d'état-major de l'OKH, le général Halder, que la campagne de Russie était déjà gagnée !

Mais là, malgré la fougue teutonne, les armées allemandes vont être fixées pendant deux mois, faisant le siège de la ville, ce qui va retarder l'offensive vers Moscou et provoquer une crise au sein de l'état-major allemand.

Au nord, les armées allemandes ont investi les pays baltes, mais avancent péniblement vers Léningrad, alors qu'au sud, von Runstedt progressait difficilement vers Kiev.

 

3°) Hitler change ses plans.

 

Devant la résistance des armées soviétiques isolées dans Smolensk, les pointes blindées allemandes du GAC, coupées de leurs fantassins, ne peuvent risquer de progresser vers Moscou. L'avance allemande est donc temporairement arrêtée.

Le 23 juillet, Hitler édite la directive n°33, qui change le plan initial. Les deux armées blindées du GAC, au lieu de se diriger vers Moscou, iront aider le GA Nord pour prendre Léningrad et le GA Sud, pour investir Kiev. Les généraux comme Guderian s'insurgent contre cette directive, qui donne la priorité à l'Ukraine au détriment de Moscou, alors qu'Hitler pense que la perte de l'Ukraine, grenier à blé de l'URSS et étape nécessaire pour envahir le Caucase et son pétrole, sera un coup mortel pour les soviétiques.

 

4°) La bataille de Kiev, chef d'oeuvre tactique mais erreur stratégique ?

 

Les directives hitlériennes n°33 puis n°34, avaient réorienté le barrycentre de la guerre vers l'Ukraine, au grand dam de ses généraux, qui auraient préféré foncer sur Moscou. Le GA Sud de von Runstedt est trop faible pour bousculer les un million de soldats soviétiques autour de la capitale ukrainienne. Aussi, Hitler va détacher du GA Centre, fer de lance contre Moscou, une partie des panzers commandée par Guderian, pour aller prendre à revers les forces soviétiques autour de Kiev. Un encerclement de l'armée rouge va s'en suivre, et se traduira, fin septembre, par la capture de 665 000 prisonniers soviétiques, un vrai désastre pour Staline !

Immense victoire tactique, la bataille de Kiev fut, certainement, une faute stratégique, les forces allemandes perdant un temps précieux pour attaquer Moscou. Mais qui aurait pu penser que l'armée rouge pouvait se révéler d'un pareil désastre ?

 

5°) Opération Typhon: prendre Moscou.

 

Le 2 octobre 1941, juste après le triomphe ukrainien, le GAC de Fedor von Bock lance l'opération Typhon, qui doit emmener la Wehrmacht à Moscou. Dès le début, les allemands encerclèrent des forces soviétiques à Viazma et à Briansk, mais comme d'habitude, les fantassins de l'armée rouge se battirent jusqu'au dernier homme, immobilisant de nombreuses unités allemandes destinées à l'offensive vers la capitale russe.

Mais la pluie, la neige et la boue firent leur apparition, ralentissant les véhicules et les hommes, dans les steppes russes où les routes goudronnées étaient rares.

Si l'armée rouge a subi des pertes abyssales, la Wehrmacht est usée par plusieurs mois de campagne, les hommes sont épuisés et les 2/3 des véhicules allemands sont détruits ou en panne.

L'apparition des grands froids va permettre la reprise de l'offensive sur un sol gelé, mais va être un calvaire pour le fantassin allemand, pas vêtu pour affronter de telles températures ! Le 23 novembre, le thermomètre descend à -30°C, les fusils gèlent et les moteurs ne démarrent plus. Le froid décime l'armée allemande, avec 130 000 cas de gelures ! Pour Guderian, l'offensive sur Moscou est un échec, ses soldats ne peuvent plus avancer, au bord de l'épuisement. La légende affirme que les coupoles du Kremlin furent aperçues, au loin, par les allemands.

 

6°) La contre-offensive soviétique.

 

Averti par l'espion Sorge, que les japonais n'attaqueraient pas en Sibérie, les soviétiques purent faire venir des divisions fraîches d'Extrême-Orient. Le 5 décembre, renforcé par des divisions sibériennes, le maréchal Joukov  lance une contre-offensive sur les armées allemandes épuisées, devant Moscou.

 

 

Le spectre de la Berezina se profile car les armées teutonnes décimées et gelées sont pris de panique et reculent en désordre. C'est alors qu'Hitler édicte, le 16 décembre, sa directive n°39, qui ordonne aux unités allemandes de ne plus reculer.  Le Führer fait payer l'échec de la Wehrmacht en limogeant ses généraux, dont le chef de l'OKH, von Brauchitsch, le commandant du GAC, Fedor von Bock et Guderian.
Malgré l'immensité du territoire envahi, la campagne de Russie se termine par un échec.

7°) Les causes d'un échec.

Les causes sont nombreuses:

-  La sous-estimation de la puissance de l'armée rouge, qui avec 20 000 chars, dont 15 % de tanks modernes, disposait d'un immense réservoir d'armes et d'hommes. On peut parler de la faillite du renseignement allemand, incapable d'évaluer la force de l'armée rouge. Hitler dira, dès l'été 1941, que si il avait su que les rouges disposaient d'autant de chars, il n'aurait certainement pas attaqué.
- L'optimisme allemand, fruit d'un complexe de supériorité du germain envers le slave exacerbé par les théories nazies de la supériorité de la race aryenne. Persuadés que la campagne de Russie ne durerait que quelques semaines, les allemands n'avaient pas prévu de vêtements chauds, pour les soldats, en hiver.
- La densité des routes était faible, en Russie, alors qu'en France elle était importante. Aussi, les routes sur les cartes étaient plutôt des mauvais chemins de terre qui s'effondraient souvent sous le poids des colonnes blindées. L'usure du matériel fut donc énorme. De plus, le réseau ferré soviétique n'était pas au même écart que le réseau allemand, et nécessitait un changement de rails de la part des sapeurs. Ce mauvais état des moyens de circulation conjugué à l'immensité des steppes russes se traduisit par d'énormes difficultés pour ravitailler les troupes sur le front.
- La dureté du climat contribua aussi à cette usure des matériels et des hommes. Les pluies de printemps et d'automne transformaient la steppe en "océan de boue", immobilisant les véhicules et les hommes. L'hiver sibérien qui frappa la Russie, à partir de novembre 1941, contribua à affaiblir les fantassins, puisque 130 000 cas de gêlures furent répertoriés. Sans compter que l'essence dans les véhicules gelait et qu'il fallait laisser tourner les moteurs. Les culasses des fusils dysfonctionnaient à cause du gel. Le "général Hiver" fut donc une des causes de l'échec allemand devant Moscou.
- L'insuffisance en moyens motorisés de la Wehrmacht. 3 500 chars ne suffisait pas pour lutter dans de telles immensités.
- La médiocrité des moyens blindés. Les chars allemands étaient en majorité des Pz II et des Pz III, trop légers face au T-34 et KV soviétiques. En 1941, l'armée allemande ne possède pas de chars lourds capables de rivaliser avec ses adversaires soviétiques. Le T-34, char moyen russe surclassait nettement ses homologues allemands.
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- La violence envers les populations civiles non-russes contre-productives. En effet,, dans beaucoup de républiques soviétiques, comme les pays baltes ou l'Ukraine, les populations locales accueillirent avec joie les armées allemandes qui chassaient les sbires de Staline. Mais la violence des armées teutonnes, et notamment des Einsatzgruppe, qui massacraient allègrement les populations civiles, leur aliéna ces populations les rejetant dans la résistance.
- Le manque de synergie avec les alliés japonais. Alliés, les japonais n'avertirent pas les allemands de leur pacte de non-agression avec l'URSS, d'avril 1941 et les allemands ne prévinrent pas les nippons de Barbarossa. Or, une action concertée avec les japonais, auraient pu fixer, en Extrême-Orient, des troupes soviétiques qui participèrent à la contre-offensive devant Moscou.

 

 

8°) L'impact de Barbarossa sur les résistances nationales européennes.

 

# Les communistes désorientés.

 

Le pacte germano-soviétique, contre-nature, entre nazis et bolcheviques, avait neutralisé les partis communistes de l'Europe occupée, puisqu'ils faisaient partie du Komintern, organisation politique et idéologique à la solde de Moscou qui commandait le mouvement communiste international.

Certains militants refusèrent ce pacte de la honte et partirent du Parti Communiste, comme le fit le philosophe Paul Nizan, en France.

Mais la grande majorité silencieuse accepta les ordres de Moscou, et il y eut même des contacts entre certains dirigeants communistes et les allemands, en juillet 1940, pour faire réapparaître le journal communiste L'Humanité.

 

# Les communistes dans la Résistance.

 

L'attaque du 22 juin contre l'URSS, soulagea les communistes européens. Le 4 juillet, les communistes yougoslaves dirigés par Josip Broz dit Tito,

 

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déclenche une offensive contre les troupes d'occupation, faisant 3000 soldats italiens prisonniers.

En France, le 21 août, Pierre Georges, alias le "colonel Fabien", résistant communiste, abat le premier officier allemand, l'aspirant Mozer, à la station de métro Barbès, à Paris.

 

# Répression et ultra-collaboration.

 

En France, pour répondre à l'activisme communiste, Vichy crée, le 24 août, des tribunaux spéciaux pour réprimer les communistes et les anarchistes. Le 22 octobre, pour répondre à un nouvel attentat, les allemands font fusiller 16 otages à Nantes et 27 à Châteaubriand. Pierre Pucheu, alors ministre de l'Intérieur avait fait choisir les futurs suppliciés parmi des communistes incarcérés.

En réponse à l'invasion de l'URSS, l'ultra-collaboration parisienne se déchaîne. La Légion des Volontaires Français contre le bolchevisme est crée, en juillet 1941, par les partis ultra-collaborateurs parisiens, dont le PPF de Jacques Doriot et le RNP de Marcel Déat.

 

# La radicalisation vichyste.

 

On a déjà vu que Vichy était passé très prés d'une entrée en guerre du côté de l'Allemagne avec les Protocoles de Paris, que fit capoter Maxime Weygand, en mai 1941.

Sur le plan intérieur, le gouvernement de Vichy se radicalise, en privilégiant la répression contre les résistants communistes, en créant les "sections spéciales".

La politique antijuive prend un nouvel essor, puisque dès le 22 juillet, une loi visant à nationaliser les biens juifs est prise. Le 20 août, le camp de Drancy, étape carcérale vers Auschwitz est ouvert.

 

III. Les USA entre dans la seconde guerre mondiale.

      Le 7 décembre 1941, les japonais attaquaient, avec leurs avions, la base navale américaine de Pearl Harbor, entraînant les Etats-Unis d'Amérique dans la guerre et mondialisant le conflit.

 

1°) Des USA déjà impliqués dans le conflit.

 

a°) Roosevelt du côté des démocraties.

 

Dès 1937, lors du vote du Neutrality Act, l'isolationnisme américain est rompu par la disposition Cash and Carry, qui permet à des pays  d'acheter des marchandises en les payant comptant, et en les transportant, ce qui favorise ouvertement les puissances navales, donc le Royaume-Uni et la France.

 

b°) Le discours de la Quarantaine.

 

Prononcé le le 5 octobre 1937, à Chicago, le président américain accuse implicitement les puissances fascistes d'être des fauteurs de guerre:

"La paix et la sécurité de 90 % de la population du monde sont mises en danger par les 10 % restants ...".

En mars 1939, le président Roosevelt, naïvement, demandera à Hitler de ne pas régler les problèmes frontaliers par la force, ce qui lui vaudra une réponse cinglante du Führer !

 

 

c°)Germany First !

Juste après le début du conflit en Europe, Roosevelt convoqua le Congrès en session spéciale, le 21 septembre 1939, pour lui demander de réviser le Neutrality Act. Le 4 novembre 1939, l'embargo sur la vente d'armes est levé. Une mission française se rend d'ailleurs aux USA dès la fin 1939, pour y acheter des armes.

Après avoir stigmatisé l'entrée en guerre des italiens, le 10 juin 1940, àn Charlottesville, en parlant de véritable "coup de poignard dans le dos", Roosevelt est secoué par l'effondrement français. Des pressions sont alors faites sur le Maréchal Pétain pour que la flotte de guerre ne soit pas livrée aux allemands.

Dès le 4 novembre 1940, dans un Mémorandum de l'amiral Stark, chef des opérations navales, intitulé le plan Dog, les américains annonçaient que la survie de la Grande-Bretagne était une priorité pour la sécurité nationale et que l'Allemagne, en cas de guerre mondiale, serait prioritaire par rapport au Japon.

Le Germany First sera confirmé lors des rencontres ABC-1, qui réuniront, à Washington, les états-majors britannique et américain, du 29 janvier au 29 mars 1941.

d°) Du Lend-Lease à la charte de l'Atlantique : les USA, arsenal des démocraties.

Dès le 17 décembre 1940, Roosevelt annonce un projet d'aide économique officielle à la Grande-Bretagne, qui se traduira par la loi Prêt-Bail, votée par le Congrès, en mars 1941, qui permettra de vendre des armes et des marchandises à des pays en guerre, selon le choix du président des USA. La Grande-Bretagne puis l'URSS, après juin 1941, bénéficieront de cette loi Lend-Lease et seront massivement aidés par les USA.

Politiquement, la rencontre de Terre-Neuve entre Roosevelt et Churchill, en août 1941, débouchant sur la Charte de l'Atlantique, scellera encore plus l'alliance entre les deux pays.

 

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 (Roosevelt et Churchill, août 1941, Terre-Neuve)

 

2°) USA-Japon, une guerre annoncée.

 

a°) Des tensions allant crescendo.

 

La déclaration de guerre du Japon à la Chine, le 7 juillet 1937, va progressivement changer l'attitude de Roosevelt envers les nippons. Au début, les USA refusent une attitude commune avec les anglais, face à l'impérialisme nippon, et lorsque la cannonière américaine Panay sera coulée, par erreur, par des avions japonais, sur le Yang Tsé-Kiang, la réaction américaine sera pleine de mansuétude.

Mais le président américain ne reconnut pas l'état de guerre entre les deux pays, ce qui permit aux USA de vendre des armes à la Chine, par le procédé Cash and Carry.

Le 28 janvier 1938, Roosevelt demande un renforcement de la marine de guerre américaine, qui devrait pouvoir agir sur les deux océans. En mai 1938, le Congrès vote, à cet effet, un crédit de 1 milliard de $, et la construction de deux cuirassés est mis en route.

Le 26 juillet 1939, les américains annonçaient que le traité américano-nippon ne sera pas reconduit malgré le fait que 44 % des importations japonaises viennent des USA, soit 227 millions de $, alors que les exportations vers la Chine ne s'élevaient qu'à 78 millions de $.

Exploitant la chute de la France, le Japon pousse l'initiative jusqu'à occuper le Tonkin, en septembre 1940, coup de force sanctionné par l'interdiction américaine d'exporter du fer et de la ferraille vers le Pays du Soleil Levant. En juin 1941, les nippons poussent leur avantage jusqu'à occuper le sud de l'Indochine, ce qui va pousser les Etats-Unis à réduire leur exportation d'essence à haut niveau d'octane vers le Japon.

En octobre 1941, le prince Konoye, partisan de la négociation avec les américains démissionne de son posten de Premier Ministre, laissant sa place au belliqueux Hideki Tojo.

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La guerre entre les deux puissances semble alors inévitable.

 

b°) Pearl-Harbor, "the day of infamy" !

 

Les japonais avaient deux options stratégiques:

- l'option continentale, défendue par l'armée de Terre, consistait à attaquer la Mongolie puis la Sibérie orientale, profitant que les forces soviétiques soient occupées à l'Ouest, à combattre les allemands.

- l'option maritime optait pour une invasion des Philippines; de la Malaisie et de l'Indonésie, riche en pétrole, matière vitale pour un pays qui en était dépourvu.

 

La bataille de Khalkhin-Gol, l'été 1938, avait déjà opposé l'armée nippone à l'armée soviétique, pour le contrôle de la Mongolie. Les japonais avaient été écrasé par les chars russes, commandés par un certain général Joukov. L'armée japonaise n'était nullement configurée pour affronter les armées blindées soviétiques, dans la steppe, et le Japon s'était alors résolu à signer un pacte de non-agression avec Staline, en avril 1941.

Aussi, c'est l'option m

aritime qui s'imposa naturellement, avec l'objectif de contrôler tout le sud-est asiatique, pour exploiter les matières premières. Les japonais devaient bouter les anglais hors de Malaisie et de Birmanie, attaquer les Philippines, tenus par les américains, pour avoir accès au pétrole indonésien. L'amiral Yamamoto voulut aussi frapper, par surprise, la flotte du pacifique US, basée à Pearl-Harbor, à Hawaï, en plein pacifique. L'objectif des japonais étaient de détruire la flotte américaine du pacifique, avec ses porte-avions, pour avoir les mains libres dans le sud-est asiatique.

Le 7 décembre 1941, les avions de 6 porte-avions japonais bombardèrent donc la base navale de Pearl-Harbor, coulant plusieurs navires de guerre, et tuant 2403 marins américains. Le Président Roosevelt, dans un discours resté célèbre, devant le Congrès des USA, qualifia cette acte de "day of infamy", et les Etats-Unis d'Amérique déclarèrent la guerre au Japon. Le 10 décembre 1941, Hitler déclara la guerre aux USA ...la guerre devenait mondiale !

 

Un petit QUIZZ pour vérifier vos connaissances.


 

 



 


 

 


 


 



 



 




 


 



 



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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 12:25

Plan Synthétique (suivra, pour les plus courageux, le plan détaillé)  :

 

I. Vers une République laïque (= un régime politique sans religion officielle. L'Etat et la Religion sont séparés).

 

1°) L'action des Républicains.

 

Les républicains sont des hommes politiques qui sont pour un régime parlementaire, avec des députés élus par le peuple au suffrage universel et une séparation des pouvoirs. Il s'oppose à la monarchie, qui est le pouvoir d'un roi sur son peuple, sans élection.

 

a°) Le contentieux (=la divergence, la différence, l'opposition) entre les républicains et l'Eglise.

 

Lors de la Révolution française, en 1789,  le clergé (=les prêtres, curés, evêques et tous les gens d'Eglise) s'était opposé à la République et à ses principes. Pour les religieux, le pouvoir ne peut pas venir du peuple, comme chez les républicains, mais de Dieu. Les républicains devinrent donc anticléricaux (= contre le clergé de l'Eglise).

 

b°) Jules Ferry et la création de l'Ecole laïque, gratuite, pour tous.

 

En 1882, sous l'action de Jules Ferry, l'école devient laïque, c'est à dire que ce ne sont plus les gens d'Eglise qui donneront des cours à l'école primaire, mais des instituteurs républicains payés par l'Etat, surnommés les "hussards noirs" de la République.

 

c°) 1905, la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat.

 

Il n'y a plus de religion officielle en France, et les citoyens peuvent croire en n'importe quel Dieu. Mais la foi doit rester dans la sphère privée.

 

2°) La République et les religions depuis 1905.

 

a°) La laïcité, principe de toutes les républiques françaises.

 

Les constitutions de la  IVeme République (1946-1958) et de la Veme République (1958 à aujourd'hui) ont réaffirmé l'importance du principe laïque.

 

 

b°) Les nouvelles menaces contre la laïcité.

 

La laïcité n'est pas une chose acquise et certaines religions veulent remettre en cause ce principe républicain.

En 2004, le gouvernement a voté une loi contre les signes religieux ostensibles (= très voyants, comme le foulard islamique, la croix chrétienne en collier ou la kippa) à l'école.

En 2011, une loi interdit toute les tenues vestimentaires cachant entièrement le visage dans l'espace public. Elle était surtout destinée à combattre les traditions vestimentaires comme la burqa ou le niqab, qui couvrent complètement le corps de la femme et qui relèvent d'une dérive sectaire qui n'a rien à voir avec le vrai islam.

 

 

Plan Détaillé:

 

I. Vers une République laïque.

 

1°) L'action des Républicains.

 

a°) Le contentieux entre les républicains et l'Eglise.

 

Depuis la Révolution Française, en juillet 1789, l'Eglise catholique s'est opposée à la République, attachée, qu'elle était, à l'ordre d'Ancien Régime qui lui octroyait beaucoup de privilèges. De plus, la République a toujours voulu émanciper (=libérer) les citoyens de la tutelle de l'Eglise, considérée comme obscurantiste (= arriérée) et favorable à la monarchie. L'anticléricalisme était donc la devise des republicains qui n'acceptait pas l'influence du clergé catholique sur la société et l'Etat.

Il faudra attendre 1892, pour que le pape Léon XIII, incite les catholiques français à se rallier à la République.


b°) Léon Gambetta et le programme de Belleville.

 

Dès 1869, Léon Gambetta qui se présente aux législatives,

 

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à Belleville, dans la capitale, présente, dans son programme, des mesures énergiques comme la séparation de l'Eglise et de l'Etat, la liberté de la presse et  l'impôt sur le revenu. La chute du 2nd Empire et de Napoléon III, après la défaite contre la Prusse, en 1870, et la proclamation de la République, la IIIeme,  le 4 septembre 1870, va donner de nouveaux espoirs pour évoluer vers un état laïque.

Il est à noter que la République naissante, naturalisera les juifs d'Algérie, en octobre 1870, par le biais du décret Crémieux.

 

c°) La création d'une école laïque: l'action décisive de Jules Ferry.

 

L'alphabétisation du peuple est un enjeu fondamental, pour un Etat moderne et les républicains veulent soustraire les jeunes français à l'influence de l'Eglise catholiquePour propager les idées et les valeurs républicaines, il faut, nécessairement, rendre l'école publique et laïque, c'est à dire dégagée de l'influence des religieux.

 

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(Couverture du livre La République et l'Eglise de Jacqueline Lalouette, Michel Dixmier et Didier Pasamonik, édition de la Martinière).

 

Jules Ferry, Président du Conseil,

 

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(Source: wikipedia)

 

fera voter la gratuité de l'enseignement primaire, en 1881, puis, ministre de l'Instruction Publique, en 1882, il laïcisera l'enseignement, arrachant le contrôle de l'école aux religieux. Les congrégations religieuses seront interdites d'enseignement, en 1904.

 

2°) La loi de 1905 consacre la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

 

a°) La politique anticléricale d'Emile Combes.

 

En 1902, Emile Combes, un républicain radical, est nommé Président du Conseil.

 

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Il va mener une politique anticléricale, en interdisant d'enseignement les congrégations religieuses, en 1904, ce qui entraînera la rupture des relations diplomatiques avec le Vatican.

Malgré la démission de Combes, la politique anticléricale des républicains continuera, et la loi sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, garantissant le libre exercice des cultes, sera promulguée le 9 décembre 1905.

Officiellement, il n'y a donc plus de religion officielle en France, et chaque citoyen est libre de croire en un Dieu, mais l'exercice de sa foi se fera dans le domaine privé.

 

b°) Le triomphe de la raison.

 

La loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat est le point culminant d'une évolution qui avait commencé dès la Renaissance, au 14eme siècle, où, redécouvrant l'héritage antique, les artistes et intellectuels avaient commencé à séculariser ( = soustraire le réel de l'influence religieuse) le monde, à percevoir le réel non pas au travers du prisme de la religion, mais en utilisant uniquement sa raison.

En 1434, le peintre flamand, Jan van Eyck, peignait les époux Arnolfini de manière "réaliste", sans aucune référence biblique,

 

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(source:wikipedia)

 

 

ni anges ou autres créatures divines !

Ce tableau, indiquait déjà la sécularisation des esprits, qui se poursuivra avec des hommes de science, comme Galilée, se renforcera avec les philosophes des Lumières, et se traduira, sous l'influence des républicains par la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat.

 

II.La République et les religions depuis 1905.

 

1°) Le renforcement de la laïcité.


La laïcité à la française s'est renforcée, devenant une partie de l'identité française.

Les constitutions de la IVeme et Veme République ont réaffirmé avec force le principe de laïcité qui guide notre République.

Les tensions se sont cristallisées autour de l'enseignement puisque, en France, l'enseignement public laïque scolarise 4/5 des élèves, alors que le cinquième restant est dans l'enseignement privé catholique.

En 1984, le président socialiste François Mitterrand avait rallumé la guerre scolaire en voulant créer un grand service de l'éducation public et laïc. Mais devant les manifestations monstres de l'enseignement privé, le président retira le projet.

 

 

 

 

 

2°) Les nouvelles menaces contre la laïcité.

 

La laïcité doit toujours être réaffirmée, surtout devant l'action de mouvements religieux qui veulent la remettre en cause.

Depuis 40 ans, une immigration d'origine arabo-musulmane a fait de l'islam la deuxième religion de France, avec 5 millions de fidèles potentiels.

Cette nouvelle communauté religieuse vit sa foi avec ferveur dans une société française depuis longtemps sécularisée. Ce "dynamisme" religieux, phénomène nouveau, peut poser des problèmes à l'état français. En effet, l'islam n'ayant pas de clergé officiel, de multiples mouvements se disant "islamistes" existent. Et certains d'entre eux vivent leur foi dans une radicalité incompatible avec les principes républicains.

En 2004, une loi interdit le port de signes religieux ostensibles (=très voyant) dans les écoles publiques, quelque soit la religion.

En 2011, une loi interdit toutes les tenues destinées à dissimuler le visage. Cette loi vise le port de la burqa et du niqab, deux vêtements portées par des extrêmistes religieux musulmans.

 

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Si le port de ces vêtements concerne très peu de femmes, il n'en reste pas moins que la couverture complète du corps et du visage, pose un problème de sécurité publique et à un caractère discriminatoire envers les femmes. Car si certaines ont choisi de le porter, d'autres, sont victimes de pression de la part de leur entourage.

Il faut se garder de stigmatiser (= condamner) l'islam en général, car ces phénomènes radicaux, très limités, ne concernent que des mouvances islamistes radicales (=salafistes) ultra-minoritaires, qui n'ont rien à voir avec la pratique religieuse paisible de la grande majorité des musulmans français, qui condamnent d'ailleurs ces dérives sectaires !

 

Conclusion :

 

Ici, paradoxalement c'est la laïcité qui pose des problèmes. En effet, devant une communauté musulmane désormais nombreuse, l'Etat français se trouve démuni face à la faiblesse des lieux de culte musulmans (les mosquées), trop peu nombreuses pour contenter les citoyens français qui veulent vivre, de manière décente, leur foi islamique.

De même, l'islam en France, même si le Conseil Français du Culte Musulman a été crée en 2003, est trop peu organisée, laissant la porte ouverte à des prédicateurs étrangers financés par des états du Golfe, propageant un islam salafiste (=extrêmiste) peu en phase avec les lois de la République et la société française.

Aussi, il est urgent de fonder un Islam de France, avec des imams formés dans des écoles religieuses françaises qui respecteront les principes républicains, tout en donnant un coup de pouce pour créer des lieux de culte décents, qui permettront de sortir l'islam "des caves" !

 

Testez vos connaissance en répondant à ce QUIZZ.

 


 

 

 

 

 

 

 


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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 06:02

  1°) La tentation théocratique.

 

a°) La conversion de Constantin et l'édit de Milan.

 

Après trois siècles de persécutions par l'Empire romain, la religion chrétienne va être autorisé par l'empereur Constantin, par l'édit de Milan, promulgué en 313 de notre ère, qui décrètera la liberté de culte pour toutes les religions, et permettra aux chrétiens de ne plus devoir vénérer l'empereur comme un Dieu.

L'empereur Constantin se fera baptiser sur son lit mort, en 337. La religion chrétienne deveint religion d'Etat.


b°)  Clovis, se convertit au christianisme, en 496.

 

L'Eglise catholique et ses religieux furent la seule institution à rester debout après la chute de l'Empire romain d'Occident, en 476 après J-C, sous la pression des barbares, ce qui provoqua une emprise encore plus grande de l'Eglise sur la société.

Le roi des francs, Clovis, en 496 de notre ère, promet de se convertir au christianisme si le Dieu des chrétiens lui donne la victoire contre les Alamans, à Tolbiac.

 

                                               La bataille de Tolbiac,


(Fresque du Panthéon à Paris, par Paul-Joseph Blanc. (Que cette bataille soit narrée au Panthéon, illustre bien l'importance de cette bataille dans l'imaginaire français.)

 

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  (Source: Wikipedia).

 

Depuis lors, le catholicisme et les Papes auront une grande influence sur le pouvoir royal.

 

b°) Charlemagne, l'empereur très chrétien.

 

Charlemagne, fils de Pépin le Bref, va être le bras armé du Pape Léon III, couronné Empereur, par ce dernier, en l'an 800, guerroya contre les saxons, les lombards et les musulmans pour faire de son royaume un Empire, héritier de Rome.

 

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(Source: wikipedia)


c°)  La réforme grégorienne : le Pape supérieur aux Rois.

 

Grégoire VII, pape à partir de 1073 à 1085 va entreprendre des réformes dites, grégoriennes, qui vont assainir les moeurs de l'Eglise et posera le principe de la supériorité du Pape (le pouvoir spirituel) sur les Rois et Empereurs (pouvoir temporel). Il s'en suivra la Querelle des Investitures, contre l'Empereur du Saint-empire romain germanique, Henri IV, qui fut excommunié (= banni de la communauté chrétienne) par Grégoire. Ayant peur de perdre son pouvoir, Henri ira à Canossa s'agenouiller devant le pape pour lui demander son pardon, suprême humiliation pour un empereur, qui reconnaissait par cet acte, la supériorité du pouvoir spirituel (=religieux) sur le pouvoir temporel (=politique).

Mais les chamailleries entre le Pape et l'Empereur sur la prééminence de l'un sur l'autre, continueront. Le Pape Innocent II se voudra le gouverneur des affaires du vaste monde, au-dessus des rois et des empereurs, comme il le fera proclamer au deuxième Concile de LatranInnocent III portera à son pinacle (= sommet) la théocratie grégorienne (= supériorité du spirituel sur le temporel, des religieux sur les politiques) et affirmera être le représentant du Christ, sur Terre, possédant l'auctoritas alors que les rois disposent du potestas, d'un pouvoir politique qu'ils détiennent de Dieu et sont donc soumis à l'autorité pontificale.

Mais le conflit entre le pontife et l'empereur continuera avec la guerre entre Guelfes et Gibelins, entre les papes et la dynastie des Hohenstaufen, dont l'illustre représentant fut l'empereur Frédéric Barberousse

 

d°) Les croisades.

 

Lors du Concile de Clermont, en 1095, le pape Urbain II appela tous les chrétiens à reprendre Jérusalem et délivrer les lieux saints. Pendant deux siècles, les rois chrétiens  dont Richard Coeur de Lion, iront guerroyer au Proche-Orient contre les infidèles musulmans et Louis IX, dit "Saint-Louis", guide de la 8eme croisade, périra lors du siège de Tunis, emporté par la maladie.

 

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  (Le siège de Tunis et la mort du roi Louis IX de Jean Fouquet. Source: wikipedia)

 

e°) La lutte contre les hérésies: croisades et Inquisition.

 

L'Eglise catholique, gardienne de la doctrine chrétienne (=message du Christ), combat, souvent violemment, les interprétations déviantes. Le catharisme, mouvement chrétien opposé à l'Eglise catholique, se développa dans le sud-ouest au 12eme siècle, il prônait une vie ascétique (= de privation), le végétarisme (= être végétarien, ne pas manger de nourriture animale) le travail manuel et une vie communautaire.

En 1208, le pape Innocent III déclara le catharisme, hérétique, et demanda aux barons français d'extirper l'hérésie du Languedoc. La croisade contre les albigeois (=cathares) qui durera 20 ans sera d'une violence extrême, sous la houlette du baron Simont de Montfort, qui mettra à sac de nombreuses cités cathares, comme Béziers et Carcassonne, et massacrera, allègrement, les hérétiques, en tant que bras armé de l'Eglise.

Innocent III créra aussi l'Inquisition, tribunal religieux chargé de traquer les hérétiques. Bernard Gui fut un inquisiteur rendu célèbre par le film de Jean-Jacques Annaud, Le nom de la rose qui sévira dans le Languedoc, contre l'hérésie cathare.

 

 

 

 

 

2°) Le pouvoir politique s'émancipe de l'Eglise. 

 

Progressivement, les pouvoirs nationaux se renforcent et se heurtent aux prétentions hégémoniques (=de domination) de l'Eglise catholique et des Papes.

 

a°) Philippe le Bel défie le Pape .

 

L'émergence des monarchies nationales va se heurter aux prétentions pontificales. C'est Philippe  le Bel, promoteur d'une administration moderne, fera rendre gorge aux lombards, aux juifs et aux Templiers, pour alimenter les finances de l'Etat, et se heurtera au pape Boniface VIII, lorsqu'il taxera les églises du Royaume. Le souvernain pontife, par la bulle Unam Sanctam, de 1302, réitère la supériorité du spirtiuel sur le temporel et donc du pape sur les rois, ce qui revient à demander à Philippe de lui obéir. Le roi de France ne se laisse pas impressionner par la missive papale, il réunit un concile des évêques de France qui condamnera le pape, et enverra son ministre, Guillaume de Nogaret, à Rome, en 1303, pour arrêter le souverain pontife. Les envoyés du roi gifleront le Pape, à Anagni, point culminant du conflit entre les deux pouvoirs.

C'est Philippe le Bel, qui gagnera donc la partie et qui affirmera son pouvoir face à l'Eglise.

Mais Philippe, à l'origine de la modernisation du pouvoir royal, désormais tout puissant, sera le fossoyeur de la dynastie capétienne. En effet, 3 de ses fils qui monteront sur le trône, après sa mort, n'auront pas de descendance. Sa fille, Isabelle de France, qui se mariera avec le roi d'Angleterre, Edouard II, ne pourra, à cause de la loi salique (sortie pour l'occasion ...les nobles français ne voulant être gouvernés par des anglais !), monter sur le trône de France.C'est la fameuse histoire des Rois Maudits, narrée par Maurice Druon et adaptée à la Télévision.

 

 

 

 

Aussi, la querelle dynastique entre les nouveaux rois de France, les Valois, et les anglais, se transformera en Guerre de 100 ans !

 

b°) François 1er et le concordat de Bologne.

 

La suprématie de du roi sur le pape est consacrée lors du concordat de Bologne, entre le roi de France, François 1er et le pape, signé en 1516; et qui laisse le roi de France maître dans son pays, concernant les nominations de religieux et les bénéfices venant de l'église de France.

 

c°) La Réforme et les guerres de Religion.

 

En 1517, un moine, Martin Luther,

 

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 (Martin Luther par Lucas Cranach, source: Wikipedia)

 

publia ses 95 thèses remettant en cause l'Eglise catholique, ce qui lui vaudra d'être excommunié par le pape, en 1521.

Jusqu'alors, l'Eglise catholique avait connu beaucoup d'hérésies, comme le catharisme, mais les avait toujours battu. Mais cette fois-ci, la force de la nouvelle doctrine religieuse se répand, en Europe, comme une traînée de poudre, preuve du discrédit de l'Eglise parmi les populations.

De 1562 à 1598, le royaume de France va connaître une guerre civile entre protestants (= qui suivent l'enseignement de Luther) et catholiques, fidèles au roi et à l'Eglise catholique qui culminera avec le massacre de la Saint-Barthélémy, en 1572, où des milliers de protestants furent massacrés par les catholiques, à Paris, et jetés dans la Seine !

 

 

 

Il fallut qu'Henri IV, protestant converti au catholicisme pour ceindre la couronne de France, promulgue l'Edit de Nantes, en 1598, qui reconnaissait la liberté de culte aux protestants, pour terminer cette guerre de religion ! Mais le feu couvait, puisque le bon roi Henri fut poignardé, en 1610, par François Ravaillac, un catholique fanatique, qui n'avait pu accepter cet Edit !

 

 

 

Louis XIV, le roi-soleil, profondément catholique dans la dernière partie de sa vie,  révoquera définitivement l'édit de Nantes, en 1685, interdisant l'excercie du culte protestant dans le royaume et provoquant le départ de nombreux huguenots (= protestants français) vers le Nouveau-Monde, en Prusse, aux Pays-Bas, en Suisse.

 

d°) La Révolution française et la liberté religieuse.

 

Depuis la fin du règne de Louis XIV, en 1714, qui fut très pieux (= croyant), à la fin de sa vie, la religion catholique, malgré son omniprésence, va perdre de son crédit, notamment auprès des intellectuels. Les philosophes des Lumières combattent le fanatisme religieux et Voltaire dans son Traité de tolérance, réhabilitera la mémoire du protestant, Jean Calas, accusé et exécuté à tort et défendra le chevalier de la Barre, accusé d'avoir profané une statue du Christ.

 

 

La devise des Lumières serait :"Sapere aude", "Ose penser", sans t'en remettre à un "prêt-à-penser" religieux !
La Révolution française va  promulguer, en 1794, une loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat,, mais Napoléon, rétablira la paix religieuse entre signant un concordat (=accord) avec le pape Pie VII, en 1801.
Le Pape rendra la pareille à l'Empereur en participant à la cérémonie de couronnement de Napoléon, le 2 décembre 1804, dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, immortalisée par le peintre officiel, Jacques-Louis David.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/08/Jacques-Louis_David%2C_The_Coronation_of_Napoleon_edit.jpg

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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 14:46

Problématique: En quoi l'autre est-il semblable et différent ?

 

I. Identités.

 

1°) Nous faisons partie de l'espèce humaine.

 

Et à ce titre, génétiquement parlant, nous sommes identiques. La Nature humaine (= code génétique) est la même en Afrique, en Amérique, en Asie ou en Europe et un pygmée est aussi homme qu'un citadin parisien.

 

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2°) Les races humaines existent-elles ?

 

C'est surtout au 19eme siècle que certains auteurs ont analysé les différentes races humaines, comme le baron Arthur de Gobineau qui distinguera 3 races : la blanche, la jaune, la noire et sera à l'origine du mythe de la race aryenne, qui inspirera Hitler, dans son Essai sur l'inégalité des races humaines.

Aujourd'hui, malgré les polémiques (=les désaccords) qui peuvent exister selon les pays, les biologistes tendent à rejeter le concept de "race", qui n'est pas valide pour étudier les populations.

 

3°) Les hommes naissent libres et égaux en droit.

 

 

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Si la nature humaine est identique sur les 5 continents, la révolution française a consacré une égalité de droit, entre tous les hommes, avec la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, en août 1789, qui déclarent que les hommes naissent libres et égaux en droit. Cette déclaration est le résultat d'une longue évolution qui a culminé avec les philosophes des Lumières, comme Rousseau, Voltaire, Diderot qui voulaient combattre l'obscurantisme religieux par l'exercice de la raison.

Cette égalité des droits humains a été renforcée par la déclaration universelle des droits de l'homme, par l'Assemblée Générale des Nations Unies, en 1948.

Liberté de conscience, liberté de parole, liberté religieuse, liberté de déplacement, etc ...sont les droits inaliénables (= qu'on ne peut pas enlever) de tout individu.

 

4°) La standardisation des modes de vie.

 

La mondialisation des goûts  a généré un mode de vie uniforme, dans les capitales du monde et un jeune parisien écoutera, regardera la même chose qu'un jeune californien, ils jouueront au même jeu vidéo, s'habilleront de la même façon et mangeront un hamburger ou un kebab que l'on trouvera dans toutes les grandes villes du monde.

Nous assistons donc à l'émergence (=apparition) d'une culture mondiale forgée par les industries culturelles, le cinéma, la musique, le jeu vidéo, internet, qui uniformise les manières de vivre, qui impose l'anglais comme langage international, au détriment des autres idiomes.

 

5°) Des nations au nationalismes.

 

Les nations sont le produit d'un long processus historique. Le visage de la France a mis des siècles à ressembler à l'hexagone. La langue française a d'ailleurs été imposée par l'état central qui a éliminé les dialectes locaux, comme le breton, le provençal ou le corse, au 19eme siècle et au début du 20eme pour forger l'identité française sur les cendres des cultures régionales.

 

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Les jeunes nations comme l'italienne et l'allemande, qui sont apparues au 19eme siècle,  ont connu des mouvements nationalistes très virulents qui se sont incarnés dans le fascisme et le nazisme, idéologies belliqueuses (=guerrières) qui ont rejeté les autres nations.

Aujourd'hui, avec le projet européen, les nations européennes qui se sont tant entretuées pendant deux guerres mondiales, se sont réconciliées sur l'autel de l'union européenne. Mais le chemin sera encore long pour arriver à une nation européenne et les tentations nationalistes, porteuses de xénophobie (=peur des étrangers) et d'esprit guerrier menacent une Europe qui connaît une crise économique sans précédent.

 

6°) L'histoire, lien entre le passé et le futur.

 

Pour forger le sentiment national, les états ont mis l'enseignement de l'histoire nationale comme une priorité pédagogique. L'objectif était de rendre les futurs citoyens français fiers de leur pays et justifier les politiques du passé. L'histoire, ici, était plus proche de la propagande et du bourrage de crâne, que de l'analyse objective (=s'en tenant aux faits), comme le démontrait bien  Marc Ferro, dans Comment on raconte l'histoire aux enfants, où l'historien montrait bien l'instrumentalisation (= manipulation) de l'histoire à des fins idéologiques (= politiques).

Aujourd'hui, le rôle de l'enseignement de l'histoire a changé. L'enseignement historique s'est ouvert à d'autres civilisations, comme l'arabo-musulmane ou l'amérindienne, et les nouveaux programmes ne taisent plus les tâches noires de notre passé, comme, notamment la réalité de la guerre d'Algérie, niée pendant longtemps par l'Etat français.

La fonction de l'histoire n'est donc plus d'exacerber (= de renforcer) le sentiment national, mais d'analyser les faits du passé pour mieux comprendre le présent et ne pas répéter les mêmes erreurs, à l'avenir.

L'histoire est aujourd'hui ouverte sur le monde et non plus fermée sur l'identité nationale.


II Diversités.

 

1°) La diversité des cultures.

 

Si la nature humaine est identique sur les cinq continents, les différences culturelles, elles, sont nombreuses. Langues, gastronomie, manière de s'habiller, architecture, musique, les différences culturelles varient à l'infini, d'une région à l'autre.

Certes, la mondialisation des goûts a uniformisé les modes de vie, surtout dans les grandes villes, où on peut retrouver les cuisines du monde à tous les coins du rue, du Kebab au Sushi en passant par le couscous et le "sandwich à la française". Beaucoup de citoyens du monde s'habillent de manière identique, avec des marques mondialement connues, mais il n'en reste pas moins qu'il existe une palette de diversité culturelle importante, qui s'incarne dans les différentes langues parlées, entre 6 et 7000 idiomes différents ou dans les saveurs multiples des cuisines du monde.

 

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2°) Le retour des régionalismes et des terroirs.

 

Alors que l'état français, de tradition jacobine (=relatif aux jacobins, qui étaient des révolutionnaires favorables à la centralisation étatique contre les "girondins", qui eux étaient favorables au pouvoir des régions. On retrouve aujourd'hui la même opposition entre partisan d'un Etat central fort et ceux qui soutiennent les régions.) avait eu tendance à écraser les régionalismes pour forger la nation française, nous assistons, depuis quelques décénnies, à un retour des régions sur le devant de la scène.

Nous avons d'abord la loi sur la décentralisation du socialiste et maire de Marseille, Gaston Deferre, en 1982, qui créera les régions, comme des entités politiques à part entière.

Sous l'action de groupes régionalistes, pacifiste, comme le Félibrige en Provence ou plus belliqueux comme le FLNC en Corse, les revendications à enseigner les idiomes locaux au sein de l'éducation nationale ont été pris en compte par l'état central.

 

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Des écrivains comme Frédéric Mistal, Marcel Pagnol en Provence, ou Pierre Jakez-Helias, en Bretagne, ont fait revivre les cultures régionales enfouies trop longtemps. Aujourd'hui, les polyphonies corses du groupe I Muvrini ou le dernier succès de l'album de chansons celtiques de Nolwen Leroy illustrent bien la rédécouverte de tout un patrimoine culturel souvent oublié.

 

 

Le succès de l'appelation "terroir", en gastronomie, symbolise aussi ce besoin d'authenticité chez les consommateurs, lassés des aliments sans saveur.

3°) Des communautés au communautarisme.

En France, la politique de l'état envers les étrangers vivant dans notre pays s'appuyait sur le principe de l'assimilation de ces populations étrangères à la société et à la culture française. De nombreuses communautés venant de l'extérieur se sont donc très bien intégrées. A l'inverse, les pays anglo-saxons ne demandent pas aux étrangers d'accepter la culture du pays d'accueil, ce qui se traduit, à Londres ou à New-York, par des quartiers ethniques comme le Londonistan dans la capitale britannique, où se rassemblent les populations d'Asie du Sud ou Chinatown, quartier de la communauté chinoise, très répandu dans les villes américaines.
Mais en tant de crise, l'intégration, qui passe toujours par le travail, se fait plus difficile, et certaines communautés ont tendance à se replier sur une identité parfois fantasmée. Mal acceptés par les populations autochtones (=locales), certaines communautés peuvent dériver vers un communautarisme qui consiste à se replier dans un quartier ethnique, en gardant des coutumes et des traditions peu en phase avec le pays d'accueil.
Le cas du port de la Burqa, vêtement considéré comme discriminatoire et attentant à la sécurité publique a agité le landerneau hexagonal, en illustrant que les valeurs républicaines françaises, comme l'égalité homme-femme, n'étaient pas toujours acceptées par des populations étrangères.

 

 

 

4°) L'enfer, c'est les autres ?

 

Tel était le cri de philosophe existentialiste, Jean-Paul Sartre, mettant l'accent sur la difficulté du rapport à l'autre, au sein de la société. Pour Sartre, les individus sont déterminés par les us et coutumes (= tradition) de leur classe sociale, emprisonnés dans un tissu de préjugés qui les empêche d'être libres. Tout individu qui essaie de sortir de ce déterminisme social est souvent condamné par la société. Le marginal, le non-conformiste, l'artiste, le poète, sont souvent mis à l'écart du groupe, car ils exercent pleinement une liberté que les autres ont mise en berne, pour se réfugier dans la douce monotonie du formatage social. 

C'est la variation baudelairienne sur L'Albatros, magnifique dans les cieux de l'imaginaire et si vil, parmi les hommes, qui l'agonissent de quolibets !  Baudelaire file la métaphore sur la solitude et le malheur du poète dans la société des hommes, qui rejette ce qui est différent et non conforme au "socialement correct".

 

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5°) La diversité, une chance ?

 

La biologie moderne a démontré que la consanguinité dans la reproduction sexuée, entre deux individus apparentés, est porteuse de dégénérescence, ce qui met à mal la théorie raciste de la supériorité d'une "race pure", qui consisterait à éliminer les apports extérieurs pour une population donnée. La logique folle de la "race pure", défendue par les nazis, aurait abouti à l'extinction de la race aryenne et non pas à son renforcement.

La diversité culturelle est aussi une chance, si elle s'intègre dans un cadre politique bien définie, car l'autre est toujours porteur de connaissances nouvelles, bénéfiques pour l'esprit, et la confrontation avec d'autres cultures, le voyage, permet de développer une tolérance porteuse de paix. Montaigne, dans ses Essais, avait déjà disserté sur les bienfaits de l'art du voyage, véritable école de la vie.

Les grandes capitales mondiales, lieux privilégiés pour la création de richesse s, sont toutes très cosmopolites (=mélange de population), ce qui prouve bien que le mélange est fécond.

L'ouverture à l'autre, en maîtrisant des langues étrangères, est aussi très enrichissant, car il donne souvent un autre point de vue sur les choses de la vie. Beaucoup de grands scientifiques qui auront marqué leur époque, je pense à Albert Einstein, étaient des polyglottes avérés (= parler plusieurs langues) qui connaissaient le vaste monde.

 

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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 14:05

Pour approfondir le sujet, voici une bibliographie sommaire.

 

I. Les victoires militaires de l'Axe.

 

1°) La drôle de guerre.

 

a°) La posture défensive des alliés.

 

Depuis le début du conflit mondial, le 1er septembre 1939, après l'anéantissement de la Pologne par les armées allemandes et soviétiques, le front est resté calme, à l'Ouest. Les deux armées, alliées et teutonnes se regardent en chien de faïence.

Les français, sous le commandement de Gamelin, n'ont pas une armée faite pour l'attaque, puisque une stratégie défensive, symbolisée par la Ligne Maginot, est en place depuis 1918, théorisée par le Maréchal Pétain.

Les anglais, eux, n'ont pas encore une armée de terre digne de ce nom, puisque La British Expeditionary Force (BEF), commandé par Lord Gort,  ne concentre que 10 divisions et une Brigade Blindée, ce qui en  fait juste une force d'appoint.

 

b°) Hitler ronge son frein !

 

La problématique du côté allemand est un peu différente. Le Führer avait tancé ses généraux pour attaquer au plus vite à l'Ouest, sachant pertinemment, que le temps jouait contre lui. Mais un hiver rigoureux et surtout la capture, par les alliés, du Plan Jaune, à Mechelen, le 10 janvier 1940, reporta l'attaque à l'Ouest au printemps 40, à la grande fureur du Führer !

 

c°) La tentative de médiation des américains.

 

Devant cette neutralisation apparente des deux ennemis, le n°2 du département d'état, Sumner Welles, est envoyé, en février-mars 1940, par le président Roosevelt, en Europe, pour trouver une médiation entre les belligérants. Mais sa mission est un échec, car aucun des pays en guerre n'est prêt à s'asseoir à une table de négociation. Les anglais, notamment, pensent qu'il est impossible, désormais, de négocier avec les nazis.

 

2°) Victoires allemandes.

 

a°) Les regards se tournent vers la Scandinavie.

 

En novembre 1939, l'URSS attaqua la petite Finlande, qui, courageusement, résista aux ardeurs guerrières soviétiques. Les franco-anglais, qui disposaient d'une supériorité maritime, planifièrent alors d'envoyer des troupes pour aider les courageux finlandais. De plus, les alliés pensaient déjà profiter de cette opération dans le Nord de l'Europe pour couper la route du fer, qui, des mines de Gällivare en Suède, jusqu'à l'Allemagne, étaient vitales pour l'effort de guerre allemand.

 

b°) Opération Weserübung, l'invasion de la Norvège.

 

La perspective de voir les alliés prendre pied en Scandinavie et menacer le ravitaillement en fer de l'Allemagne fait réagir Hitler qui lance l'Opération Weserübung, le 9 avril 1940. Alors que des troupes envahissent le Danemark, pour contrôler les détroits dans la Baltique, les parchutistes allemands sautent sur Oslo, bientôt rejoint par une flotte allemande d'invasion, qui perdra malgré tout le croiseur lourd Blücher.

Alliés et allemands vont alors férocement battre pour contrôler la ville de Narvik, dans le nord de la Norvège.

 

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c°) La Bataille de France, les 10 jours qui ébranlèrent le monde !

 


# Manstein, le concepteur du plan allemand.

 

Le premier plan Jaune, tombé aux mains des alliés en janvier 1940, reprenait les directives du plan Schlieffen, de 1914, d'une attaque par la Belgique. Obligé de changer son fusil d'épaule, Hitler fut sensible aux idées du général von Manstein,

 

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(source: wikipedia)


qui eut l'idée de concenter les divisions blindées allemandes pour attaquer dans les Ardennes, massif réputé infranchissable par les militaires français, et donc non protégé par la Ligne Maginot.

 

# La percée des Ardennes, les français tombent dans le piège.

 

Le généralissime Gamelin, chef des armées françaises, est persuadé que les allemands vont passer par la Belgique, comme en 1914 et a concentré ses meilleures unités mobiles sur la frontière belge, prêtes à contrer l'offensive allemande.

Dans les Ardennes, les troupes françaises sont de seconde catégorie. Le 10 mai 1940, alors que les services de renseignements français n'ont pas détecté la concentration des 7 divisions blindées allemandes face à Sedan, qui seront le fer de lance de l'offensive teutonne, le PanzerGruppe von Kleist, premier groupe blindé de l'histoire militaire, attaque en traversant le massif ardennais, loin d'être infranchissable ! Après 4 jours de combat, les allemands ont percé la ligne de front française, à Sedan, débouchant sur les arrières des armées françaises. Gamelin n'ayant pas prévu de réserve en cas de coup dur, ne peut pas réagir.

 

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(Source: wikipedia)

 

Les 7 divisions blindées allemandes se ruent alors dans la brèche, prenant à revers la ligne Maginot et remontant vers la mer du Nord, pour encercler les divisions alliées qui s'étaient imprudemment avancées en Belgique dans le cadre de l'opération Dyle-Breda.

 

# La Belgique et les Pays-Bas tombent.

 

 

Alors que les divisions blindées de von Kleist s'affairent dans les Ardennes, le Groupe d'Armées B, de Fedor von Bock, attaquent simultanément la Belgique et les Pays-Bas, pour faire croire à une redite du Plan Schlieffen de 1914.

Une opération commando allemande, avec l'intervention des parachutistes, fait tomber le fort d'Eben-Emael, réputé imprenable.

Au Pays-Bas, la 18e armée de von Kuchler disposant de 4 division d'infanterie, de la 9e PanzerDivision, d'une division de Cavalerie (la seule de l'armée allemande), et de régiments de la Waffen SS (Der Führer, Germania et LAH) devait investir le pays. La 7e Fliegerdivision, unité de parachutistes, commandée par Kurt Student, et la 22e infanterie aérotransportée, dirigée par von Sponeck, investissent les aéroports de  La Haye et Rotterdam. Mais devant la résistance hollandaise, Rotterdam fut bombardée par la Luftwaffe (= armée aérienne allemande), le 14 mai 1940, premier bombardement de terreur de la seconde guerre mondiale. Les Pays-Bas capitulèrent le 15 mai, l'armée belge, le 28 mai.

 


# La poche de Dunkerque et l'Opération Dynamo.

 

Les armées alliées, en déroute, pressées par les panzers allemands, reculent dans la ville portuaire de Dunkerque, où elles sont assiégées par les armées hitlériennes. Siège relatif puisqu'Herman Goering, le chef de la Luftwaffe, persuada Hitler de lui laisser le champ libre pour détruire, avec son aviation, les reliquats des armées alliées. Le Maréchal de l'air, homme vaniteux, avait pris ses désirs pour des réalités, et permit à la Royal Navy d'évacuer 330 000 soldats de la poche, sauvant les armées anglaises de la captivité.


 

# La trahison italienne.

 

Le 10 juin 1940, Mussolini, du haut de la piazza de Venezia,

 

 

 

 

déclarait la guerre à la France et à la Grande-Bretagne. Le Duce, malgré les réticences de son chef d'état major, le général Badoglio et de son gendre et Ministre des Affaires Etrangères, le comte Ciano, prétextant l'effondrement imminent des français, voulut sa part du gâteau ! Le président Roosevelt qualifia le jour même, la déclaration de guerre italienne comme un véritable "coup de poignard dans le dos" !

 

# Pétain demande l'armistice.

 

Devant le désastre militaire, Paul Reynaud démissionne, le 16 juin, et est remplacé par le Maréchal Pétain, ouvertement favorable à un armistice.

 

 

 

 

 


Pourtant, le général Noguès, chef des forces françaises en Afrique du Nord, se montre prêt à continuer le combat dans l'Empire, soutenu par De Gaulle et le général Mittelhauser, chef des forces armées au Levant.

Mais, le ralliement de Darlan, chef de la Royale, à l'armistice, le fait que les conditions allemandes ne touchent ni la Marine française, ni l'Empire, va désamorcer les velléités belliqueuses de Noguès, qui va se rallier à l'arrêt de combats.

Seul, le général de Gaulle, alors sous-secrétaire de l'état à la Guerre, exilé à Londres, demande aux français de le rejoindre pour continuer le combat, lors de son célèbre appel du 18 Juin.

 

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Le 22 juin 1940, la France, meurtrie, accepte les conditions très dures de l'ennemi. Hitler vient de terrasser la "première" armée du monde et l'aigle nazi trône sur Paris.

 

 

II.Londres ou/et Moscou ?

1°)  Allemagne-Angleterre :une paix introuvable, une guerre improbable.

a°) Hitler veut faire la paix avec l'Angleterre.

# Le désir de paix d'Hitler.

La victoire écrasante de l'armée allemande sur la France, avait persuadé Hitler que l'Angleterre allait s'asseoir à la table des négociations. Dès le 21 mai 1940, alors que le grand-Amiral Raeder avait évoqué, devant Hitler, un possible débarquement sur les îles Britanniques, le marin s'était vu répondre que la Grande-Bretagne accepterait la paix, après la défaite de la France ! La modération du Führer, envers l'Angleterre, se manifeste encore le 13 juin, dans une interview qu'il donne au journaliste américain Karl von Wiegand, le correspondant du New-York Journal American, le principal quotidien isolationniste du groupe Hearst.
Le comte Ciano, le 18 juin, à Munich, sera impressionnée par le désir de paix du Führer avec les anglais, il lui fera l'effet d'un "joueur de poker ayant réussi un gros coup et qui voudrait quitter la table !"
Le 24 juin, alors que l'armistice avec la France est signé, Hitler affirme que la guerre est finie à l'Ouest, qu'un terrain d'entente sera trouvé avec les anglais et qu'il ne restera qu'à régler nos comptes à l'Est.
Le 13 juillet, Halder, le chef d'état-major de l'OKH, en visite au Berghof, évoque la perplexité du Führer face à la "mauvaise grâce anglaise à ne pas faire la paix" !
Après avoir repoussé son discours de "paix", tout le mois de juillet, pour sonder les anglais sur leurs intentions, Hitler, le 19 juillet, devant le Reichstag, fit sa tirade. Après avoir égréné le nom des 12 généraux qu'il élevait à la dignité de feld-maréchal, le dictateur allemand affirma que la position de l'Allemagne était désormais inexpugnable et il invitait l'Angleterre à faire la paix, tout en la menaçant, en cas de refus.
Une heure après, la réponse de Londres se fit entendre ...c'était "NON" !

# Les anglais jouent l'offensive sur mer.

Mais les anglais se montrent inflexibles dans leur volonté de combattre, guidés par Winston Churchill. D'ailleurs, le 3 juillet 1940, dans le cadre de l'opération Catapult, l'amiral Sommerville, lança un ultimatum à la flotte française mouillant à Mers-el-Kébir. Devant le refus de l'amiral Gensoul d'accepter les conditions anglaises, l'escadre britannique ouvrit le feu pour neutraliser les navires de guerre français. Prendre le risque de voir deux cuirassés et deux croiseurs lourds français rejoindre l'Axe, n'était pas pensable pour les britons.
Les anglais remettent le couvert contre une flotte italienne, le 9 juillet, à Punta Stilo, au large de la Calabre, puis, le 19 juillet, au Cap Spada, en coulant, au large de la crète, un croiseur léger italien, consacrant la supériorité navale britannique sur les transalpins.
Mais le coup de maître de la Royal Navy, fut l'attaque du port militaire de Tarente, où mouillait la flotte italienne, dans la nuit du 11 au 12 novembre. En effet, deux escadrilles de Swordfish, décollant du porte-avions Illustrious, mirent hors service 4 navires italiens. Ce fut la première attaque aéro-navale de la guerre.
La volonté de combattre ne faisait donc aucun doute de la part des anglais et le refus de négocier une paix avec le Reich ne fut pas une surprise, le 19 juillet. Il s'inscrivait dans la politique séculaire de l'Angleterre de combattre la puissance dominante sur le continent.

b°) L'Opération Otarie, bluff ou réalité ?

Le mémorandum Jodl, du 30 juin 1940, intitulé "La continuation de la guerre contre l'Angleterre", reflète la pensée du Führer:
"La victoire décisive sur l'Angleterre [...] n'est plus maintenant qu'une question de temps. L'ennemi n'est plus capable d'offensives de quelques ampleurs. Aussi l'Allemagne peut choisir une méthode de guerre qui préserve ses forces, tout en évitant les risques. Priorité doit être donné au combat contre l'aviation anglaise. [...] Tout débarquement ne saurait être envisagé qu'en dernier recours. Comme l'Angleterre ne peut plus se battre pour la victoire, mais uniquement pour préserver sa situation, tout indique qu'elle sera tentée de faire la paix."
Le 16 juillet, 3 jours avant son discours au Reichstag, ne voyant rien venir du côté anglais, Hitler signa la directive n°16, pour lancer les préparatifs pour envahir les îles Britanniques. Mais le Préambule du plan d'invasion était au conditionnel, dans la lignée du Mémorandum Jodl :
"Puisque l'Angleterre, en dépit de sa situation militairement désespérée, ne donne encore aucun signe reconnaissable d'inclination à trouver un accomodement, j'ai résolu de préparer une opération de débarquement contre l'Angleterre, et, si besoin est, de l'exécuter."

De plus, Hitler s'intéressa assez peu aux plans d'invasion de la Grande-Bretagne, ce qui n'était guère dans ses habitudes et traduisait le peu d'intérêt que le Führer portait à cette option, espérant encore que l'offensive aérienne sur l'Angleterre pousserait ces derniers à s'asseoir à la table de négociation.

c°) La bataille d'Angleterre : "The finest hour" !

Le 1er août 1940, Hitler signait la Directive n°17, décrétant l'offensive aérienne contre la Grande-Bretagne, assujetissant l'invasion de l'Angleterre au succès de celle-ci.

# La victoire du renseignement anglais et du radar.

Les britanniques avaient une longueur d'avance par rapport aux allemands, au niveau du renseignement. En effet, dès le 21 mai 1940, les casseurs de code de Bletchey Park réussissaient avec Ultra, à casser les codes de la Luftwaffe !
De plus, les anglais ont une arme secrète inconnue des allemands, le radar, qui peut repérer les escadrilles allemandes bien avant qu'elles survolent le territoire britannique.
Ces deux "secrets", vont permettre aux anglais de contrer efficacement les escadrilles adverses.

# La chasse anglaise plie mais ne rompt pas.

Les anglais avaient deux excellents chasseurs, le Hurricane et le Spitfire, qui vont combattre efficacement contre les escadrilles allemandes et le Bf-109.

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Le "Jour de l'Aigle", le 13 août 1940, qui débute l'attaque massive de l'aviation allemande sur l'Angleterre, n'arrivera pas à faire plier les anglais. Alors que les allemands s'attaquent dans un premier temps, aux aérodromes et aux stations radars, ce qui s'avéra une stratégie payante, un bombardement anglais sur Berlin, dans la nuit du 25 au 26 août, mit en fureur Hitler, qui décida alors de raser les villes anglaises ! Et le 5 septembre, Goering

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reçut l'ordre de bombarder Londres. Ce changement de stratégie emmena l'offensive aérienne allemande dans une impasse.

2°) Attaquer la Russie.

a°) Génèse d'un plan.

Le pacte germano-soviétique d'août 1939 avait surpris tout le monde, puisque Mein Kampf, désignait les juifs et les bolcheviques comme les ennemis mortels des allemands.
Alliance de circonstance, pour pouvoir avoir les mains libres à l'Ouest, Hitler n'avait pas renoncé à régler son compte à l'URSS. D'ailleurs, le 23 novembre 1939, il dira à son aide de camp, von Below, que l'attaque contre la France ne peut être repoussée puisqu'il aura besoin de ses divisions blindées pour agir contre l'URSS, au printemps 1940 ! (Herman Goering de François Kersaudy, Perrin, 2009, page 328)
La chute de la France, en juin 1940, allait accélerer sa décision de se retourner contre son ancien allié.
Pour Benoît Lemay, dans son Manstein, dès la fin mai 1940, l'OKH avait déjà diligenté une étude sur une invasion de l'URSS, auprès du Général Marcks, sous le nom de code d'Opération Otto. L'armée de terre ne faisait que précéder les désirs de son maître, puisque dès le 28 juin, Albert Speer, alors en visite chez le Führer, entendit celui-ci dire à Keitel, chef de l'OKW:
" Croyez-moi, Keitel, maintenant que nous avons montré de quoi nous sommes capables, une campagne contre la Russie ne serait, en comparaison, qu'un jeu d'enfant dans un bac à sable."
Un mois après, le 21 juillet, Hitler donne pour instruction à von Brauchitsch d'écraser l'armée russe ou au moins, prendre autant de territoire russe qu'il est nécessaire pour empêcher un bombardement de Berlin ou des industries silésiennes.
Le 29 juillet, lors d'une réunion des officiers de l'OKW, Jodl, le chef des opérations de l'OKW, informe l'aéropage de la volonté d'Hitler d'attaquer l'URSS, dès le printemps 1941, sans se soucier de l'Angleterre. Le plus sûr moyen d'arriver à faire asseoir les anglais à une table de négociation serait de battre les bolcheviques.
2 jours plus tard, au Berghof, devant ses chefs militaires, Hitler prévient que sa décision d'envahir l'URSS, au printemps 1941 est définitivement arrêté.

b°) L'Opération Barbarossa.

Les russes n'avaient pas chômé depuis lors. Après l'annexion de la Pologne orientale, voici qu'ils avaient, après quelques humiliations, réussi à battre la petite Finlande, qui s'était dépouillée d'une partie de l'isthme de Carélie, pour avoir la paix. L'URSS avait profité que l'Allemagne nazie soit occupée à l'Ouest, pour mettre la main sur la Bessarabie et la Bukovine en juin 40, puis sur les pays Baltes, en juillet 1940. Les soviétiques dépassaient les clauses secrètes du pacte germano-soviétique, puisque la Lituanie n'avait pas été dévolue à l'URSS, mais devait rester dans l'orbite allemande.

Du 12 au 14 novembre, c'est un Molotov confiant et offensif qui arrive à Berlin.

 

molotov

 

Alors qu'Hitler se lance dans des discours généraux sur le partage du monde, le Commissaire du peuple aux Affaires Etrangères bombarde le dictateur allemand de questions précises sur la présence de troupes allemandes en Finlande et en Roumanie, renvoyant aux calendes grecques un éventuel accord sur le futur partage du monde.

C'est après cette visite peu conciliante qu'Hitler va émettre, le 18 décembre 1940, la directive n°21, concernant l'opération Barbarossa, l'invasion de l'URSS, malgré l'opposition d'Hermann Goering.

 

3°) L'Axe et le front méditerranéen  .

 

a°) Le désintérêt d'Hitler.

 

L'armistice avec la France, le 22 juin 1940, laissant à celle-ci l'intégrité de son Empire et sa flotte de guerre, annonçait déjà ce désintérêt allemand pour le front méditerranéen. Pourtant, Jodl, chef des opérations de l'OKW, le 30 juin puis le 13 août, prônait une stratégie contre l'Angleterre qui passait par la Méditerranée. En septembre 1940, le grand-Amiral Raeder remit un Mémorandum à Hitler, prônant une stratégie périphérique contre l'Angleterre, avec l'objectif de prendre Gibraltar, Malte et l'Egypte. Ce Mémorandum restera lettre morte, le Führer étant trop obnubilé par les steppes russes.

 

b°) Les illusions italiennes.

 

# Le Duce ronge son frein.

 

Les succès allemands irritent le vaniteux Duce,

 

mussolini

 

 

 

qui n'a rien tiré de son entrée en guerre contre les français, Hitler préférant mécontenter son remuant allié italien que de s'aliénier la flotte et l'Empire français. Les Balkans, l'Egypte, Mussolini hésite, mais les allemands lui font vite comprendre qu'il faut oublier les Balkans, dès l'été 40. Hitler, dès le 20 juillet, avait bien dit à Ciano, gendre du Duce et Ministre des Affaires Etrangères, qu'il attachait la "plus grande importance au maintien de la paix dans les régions du Danube et des Balkans.".

 

# L'échec de l'offensive italienne vers l'Egypte.

 

En septembre 1940, la Xe armée italienne dirigée par le général Graziani se meut, lentement, vers l'Egypte. L'armée italienne si elle dispose d'une supériorité écrasante sur les troupes anglaises, n'a pas une armée adaptée à l'offensive et dispose de chars désuets. Son offensive est lente et courte, puisque les forces italiennes s'arrêtent juste après la frontière égyptienne.

Le 9 décembre 1940, les anglais lancent l'opération Compass, contre-offensive énergique contre les forces italiennes, qui vont rapidement s'effondrer !

Il faudra qu'Hitler envoie le 10e corps aérien en renfort, pour éviter l'effondrement italien, avant l'arrivée imminente de l'Afrika Korps !

 

# L'échec en Grèce.

 

Mussolini et Ciano, le ministre des Affaires Etrangères,

 

ciano

 

rêvaient d'investir les Balkans, après la chute de la France. Mais Hitler qui avait besoin des pétroles roumains mit son veto à toute action dans cette région. L'interventionnisme allemand dans la zone, comme l'envoi, en Roumanie, de troupes allemandes, en septembre, pour sécuriser les champs pétroliers de Ploiesti, mit en rage le Duce, qui considérait la région danubienne comme faisant partie de sa zone d'influence. Aussi, décida-t-il d'attaquer la Grèce, en octobre, sur un coup de tête, sans prévenir son allié teuton.

L'offensive fut très mal préparée, avec un nombre d'unités insuffisant. L'attaque débuta sous un déluge, dans la région montagneuse de l'Epire. Loin d'avancer, les divisions italiennes durent progressivement reculer et l'armée grecque du général Papagos, en décembre, entra même dans l'Albanie italienne, poussant les transalpins dans leur dernier retranchement.


 

3°) Pétain plutôt que Franco.

 

Franco, après la chute de la France, était prêt à entrer en guerre au côté de l'Axe, sa correspondance avec son beau-frère et Ministre des Affaires étrangères, Serrano Suner, l'atteste sans ambiguité.

Mais le Caudillo,

 

francisco franco

 

pour prix de son ralliement, demandait le Maroc français. Or, Hitler, en signant l'armistice avec la France, voulait neutraliser à tout prix la flotte française et son Empire. Il était donc hors de question, pour le Führer, de remettre en cause cet accord, même au prix de l'entrée en guerre de l'Espagne. Surtout que l'allemand avait une piètre idée de l'armée espagnole, depuis la guerre civile, gagnée péniblement par Franco, malgré l'aide germano-italienne. Et l'armée de Vichy avait montré sa détermination, fin septembre 1940, lorsque le gouverneur Boisson avait repoussé, à Dakar, une force navale anglo-gaulliste qui voulait débarquer.

Aussi, lorsque les deux dictateurs se rencontrèrent à Hendaye, le 25 octobre 1940,

 

fransisco franco y adolf hitler

 

 

ce fut un dialogue de sourds entre les deux hommes, l'espagnol refusant de rallier l'Axe les mains vides !

Cette mésentente sauva certainement le rocher de Gibraltar.

 

4°) La mobilisation américaine.

 

a°) Un isolationnisme qui se fissure.

 

La politique isolationniste (= neutre) des USA avait été déjà écornée par la disposition "Cash and Carry", votée avec le renouvellement du Neutrality Act, en 1937, qui favorisait ouvertement les puissances maritimes, de facto, la Grande-Bretagne et la France.

Lors du discours de Charlotesville, le 10 juin 1940, le président Roosevelt avait stigmatisé (= condamné) l'entrée en guerre de l'Italie, qualifiée de "coup de poignard dans le dos" ! Il déclare aussi le renforcement de l'armée américaine et affirme qu'il mettre les ressources du pays au service des alliés !

Le 17 juin 1940, alors que l'armée française s'effondre sous les coups de butoirs des Panzer, et que l'armistice s'annonce,  Cordell Hull,

 

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le secrétaire d'Etat américain, fait pression sur Pétain pour que la flotte française ne soit pas mis à la disposition des forces de l'Axe.

Roosevelt, qui est en pleine campagne présidentielle, est obligé de tenir un double langage. Tout en certifiant au peuple américain qu'il n'enverra jamais les "boys" faire la guerre, rien ne l'empêchait en sous-main, d'aider, matériellement, la Grande-Bretagne et de préparer la guerre en renforçant l'armée américaine.

Le 2 septembre 1940, les USA franchissent le Rubicon, en signant, avec les anglais, un accord prévoyant la livraison de 50 vieux destroyers aux britanniques.

 

 

b°) La mobilisation militaire et économique.

 

Dès le 16 mai 1940, le président avait sollicité le Congrès pour construire 50 000 avions par an. 

En septembre, le Congrès votait une loi sur le service militaire sélectif, qui permit d'engager près de 800 000 soldats.

En octobre, le Congrès vota des crédits destinés au réarmement de 17,7 milliards de $, une vertigineuse augmentation des moyens financiers alloués à la production d'armes.

Le 4 novembre 1940, suite à la réflexion stratégique des militaires américains, l'amiral Stark présentait un Mémorandum, le Plan Dog, désignant, pour la première fois, l'Allemagne et l'Italie comme les ennemis principaux et le théâtre Occidental comme plus important que le théâtre Pacifique.

Mais la date la plus importante, pour l'historien Ian Kershaw (Choix fatidiques, Seuil, 2007, page 337) reste le mois de décembre. Le Président Roosevelt,

 

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lors d'une conférence de Presse, le 17 décembre 1940, évoque une aide matérielle massive aux ennemis de l'Axe, qui sera confirmé par le discours du 29 décembre 1940, dans lequel les USA, d'après le président, deviendra "l'arsenal des démocraties".

D'ailleurs, la création, le 20 décembre 1940, de l'Office Production Management, sous la direction de William S.Knudsen, chargé de coordonner la production industrielle et les livraisons aux ennemis de l'Axe, sera considérée, par les allemands, comme "une agression morale" !


Conclusion:

 

Si la première partie de l'année fut une marche triomphante pour la Wehrmacht, en Norvège, aux Pays-Bas, en Belgique, puis en France, la deuxième partie de l'année fut plus décevante, avec une bataille d'Angleterre qui fut un échec pour la Luftwaffe, et les campagnes d'Egypte et de Grèce qui furent deux désastres pour Mussolini.

De juin à décembre 1940, la stratégie de l'Axe, par ses hésitations et un manque criant de collaboration, fut confuse.

Une entente germano-italienne se concentrant sur l'Egypte aurait pu faire florès. Mais Hitler était trop occupé par sa future invasion de l'URSS et Mussolini trop obnubilé par les Balkans, pour que cette stratégie fut adeptée.

Mais la nouvelle la plus importante de cette année 1940, est, peut-être, la décision de Roosevelt de devenir, officiellement, "l'arsenal des démocraties", apportant le poids, décisif, de toute l'industrie américaine, en faveur des ennemis de l'Axe.

 

Un QUIZZ pour tester vos connaissances.

 

Retour sur la Bataille de France.

 

 

 

 

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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 13:58

Bibliographie:

 

Stalingrad, la bataille au bord du gouffre, de Jean Lopez, Economica, 2008.

 

 

 

 

 

 

I. L'Axe en échec.

 

1°) Stalingrad, le tombeau de l'armée allemande.

 

a°) Le Plan Bleu: Hitler veut le pétrole de la Caspienne.

 

Après l'échec devant Moscou, en décembre 1941, les allemands pansaient leurs plaies pour la nouvelle offensive d'été censée achever l'armée rouge.

Le nouveau plan, nommé plan Bleu, avait pour objectif le Caucase, zone pétrolière autour de Bakou, qui aurait permis aux allemands de confisquer une grande partie du pétrole soviétique à l'armée rouge.

 

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b°) Stalingrad, ville stratégique entre le Don et la Volga.

 

Le contrôle de la ville de Stalingrad, sur la Volga, qui contrôle l'entrée dans le Caucase est primordial, pour assurer les arrières des armées allemandes qui vont descendre vers Bakou.

Alors que le Groupe d'Armées A, commandé par le général List, descend vers le Caucase, avec comme objecif de prendre la zone pétrolière de Bakou (Opération Edelweiss), le Gourpe d'Armées B, guidé par von Weichs, se dirige vers la Volga pour investir la ville de Stalingrad (Opération Fischreiher). En courrant deux lièvres à la fois, Hitler n'en n'aura aucun des deux !

La première partie de la campagne se passa bien, et, en septembre, la 6eme armée de von Paulus entre dans les faubourgs de Stalingrad. La prise de la ville semble imminente, mais le 19 novembre 1942, le maréchal Joukov, chef des armées soviétiques, déclencha l'opération Uranus, pour encercler les forces allemandes dans la cité de Staline. Les armées roumaines, hongroises et italiennes, qui gardaient les flancs de la 6eme armée allemande, totalement sous-équipées, se firent écraser par l'armée rouge et l'encerclement de la ville fut effectif.

 

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Malgré tous les efforts pour libérer la 6eme armée, le 2 février 1943, le Maréchal von Paulus capitula,

 

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envoyant en captivité plus de 90 000 soldats allemands. Stalingrad sonna le tocsin pour la Wehrmacht, qui après cette défaite historique, ne fit que reculer, sur le front russe.

 

2°) La fin de l'Axe en Afrique.

 

a°) El Alamein, la première défaite des armées allemandes.

 

Alors que l'Afrika Korps du général Rommel, le "renard du désert", avait pris la cité de Tobrouk, le 20 juin, cité portuaire stratégique vitale pour envahir l'Egypte,

 

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qui valut d'ailleurs à son vainqueur le titre de "Maréchal", délivré par Hitler dès le 22 juin, les forces allemandes épuisées et en infériorité numérique sont arrêtées à El Alamein, par l'armée anglaise du général Montgomery, en novembre 1942.

 

 

 

 

Malgré le refus d'Hitler, le repli des allemands est inévitable, la force blindée teutonne ayant été détruite et l'Afrika Korps ne disposait plus que d'une centaine de chars italiens M13/40 de la division Ariete, totalement dépassés, pour s'opposer aux 600 chars britanniques.

 

b°) Opération Torch, le débarquement allié en Afrique du Nord.

 

Alors qu'en Egypte, à El Alamein, Rommel subissait la loi des anglais, le 20 novembre 1942, une armada alliée se présentait face aux côtes algériennes et marocaines, débarquant 100 000 hommes et investissant Alger.

Les forces de l'Axe, en déroute en Egypte, vont se replier sur la Tunisie, et tiendront jusqu'en mai 1943.

Torch, opération désirée par Churchill, allait mettre à mal l'Italie mussolinienne, qui allait perdre ses possessions africaines et qui fera de l'Afrique du Nord, la base de lancement de la future invasion de l'Italie, en juillet 1943.

 

3°) Midway, le chant du cygne de l'aéronavale japonaise.

 

Depuis l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, les nippons étaient allés de victoires en victoires, annexant l'Indonésie et son pétrole, la Birmanie, porte des Indes, et la Malaisie, avec la prise de Singapour, le 15 février 1942.

 

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Avec la prise de la Birmanie et de Singapour, c'est l'Inde, "joyau de la couronne britannique" qui est menacé.

Après une bataille aéronavale dans la mer de Corail, en mai 1942, qui s'était terminé par un match nul entre japonais et américains, chacun perdant un porte-avions, l'amiral Yamamoto, chef de la marine impériale, veut provoquer les américains pour détruire le reste de leur flotte.

C'est à Midway, dans le Pacifique, du 4 au 6 juin 1942, que les japonais vont provoquer une bataille entre porte-avions.

 

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L'issue de la bataille sera catastrophique pour la flotte japonaise, qui perdra 4 porte-avions contre un aux américains. Après Midway, les japonais se mettront en position défensive et laisseront désormais, l'initiative stratégique aux alliés.

 

II. Résistance et répression.

 

1°) La solution finale.

 

C'est en janvier 1942, avec l'afflux des populations juives d'URSS, que les nazis planifieront la "solution finale" du problème juif,  lors de la Conférence de Wannsee, présidé par les SS Reinhard Heydrich, chef de l'Office central de la sécurité du Reich, et Adolf Eichmann. Le gazage de millions de juifs, dans les camps d'extermination va alors commencer, notamment à Auschwitz-Birkenau.

 

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En France, la rafle du Vel d'Hiv, en juillet 1942, organisée par la police vichyste, allait envoyer 13 152 juifs français à la mort, dans les camps d'extermination allemands. Pétain, en nommant Pierre Laval comme chef du gouvernement, en avril 1942, avait choisi la voie d'une collaboration avec les allemands plus poussée.

 

2°) La montée des résistances à l'occupant.

 

C'est après l'invasion de l'URSS, le 22 juin 1941, que les communistes français entrent en résistance contre l'occupant allemand.

C'est en janvier 1942, que Jean Moulin est parachuté en France,

 

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pour réunifier les mouvements de résistance sous la houlette du Général de Gaulle.

Mais la résistance française va se raidir et s'amplifier à cause de la nouvelle politique allemande pour la main d'oeuvre. En effet, pour faire marcher leur industrie de guerre, les nazis ont besoin de travailleurs. Fritz Sauckel est chargé par Hitler de mobiliser la main d'oeuvre européenne par n'importe quel moyen. Le 4 septembre 1942, Vichy institue le Servcice du Travail Obligatoire, obligeant chaque jeune français à aller travailler dans le Reich, au service de l'industrie de guerre allemande. En décembre 1942, l'objectif de 250000 travailleurs français en Allemagne est atteint. Mais le STO renforcera surtout les maquis, avec des jeunes français refusant le départ dans le Reich.


En Russie, le mouvement des partisans s'est amplifié, malgré la répression allemande.

En Yougoslavie, fin 1942, ce n'est pas moins de 7 divisions allemandes et de 18 divisions italiennes qui sont chargées de lutter contre les partisans de Tito.

 

 

3°) La guerre industrielle.

 

a°) Le Victory Program.

 

L'entrée en guerre des USA, avec sa puissance industrielle, va faire pencher la balance du côté allié. Si, dans le passé, avec la loi prêt-Bail, les USA avaient déjà ravitaillé les anglais et les soviétiques, avec l'entrée dans le conflit, l'industrie américaine va rapidement atteindre une production colossale.

Avec le Victory Program, annoncé par le président Roosevelt, en janvier 1942, les USA vont devenir un véritable "arsenal pour les démocraties".

C'est bien les chars Sherman M4 et Grant, qui seront les chevilles ouvrières de la victoire de Montgomery sur l'Afrika Korps de Rommel, en novembre 1942.

Ce sont les Liberty Ship, cargos construits dans les arsenaux américains, qui permettront, entre autres, de remplacer le tonnage coulé par les sous-marins allemands, dans l'Atlantique.

Toutes les divisions américaines qui débarqueront en Afrique du Nord, en novembre 1942, seront toutes motorisées, ce qui changera profondément le visage de la guerre.

De même, l'US Air Force deviendra une machine redoutable, puisqu'en une année, de décembre 1941 à décembre 1942, elle passera de 12 000 et 33 000 avions de tous types, ce qui en faisait la premiere armée aérienne du monde. Elle dispose surtout de bombardiers lourds, avec les B-17, qui n'avaient pas d'équivalent dans les forces de l'Axe.

 

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Dans le Pacifique, la supériorité navale américaine, après 1942, deviendra écrasante. De 4 porte-avions en 1941, à 95 en 1945, la marine US surclassera totalement une marine nippone qui alignera, dans le meilleur des cas, 15 porte-avions.

 

b°) L'effort industriel soviétique.

 

En URSS, malgré les énormes pertes de l'année 1941, sous l'action de Voznessenski, l'industrie soviétique va produire plus d'armements que les allemands. En 1942, les soviétiques réussirent à produire plus de 12 661 T-34, char moyen qui surclassait ses homologues allemands.

 

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c°) Une industrie allemande inadaptée à une guerre mondiale.

 

L'industrie allemande n'était pas formatée pour un conflit mondial. La production d'avions et de chars restait très inférieure à la production alliée. En janvier 1942, Albert Speer, l'architecte d'Hitler,

 

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prend la tête du Ministère du Reich pour l'Armement et les Munitions, en janvier 1942. Sous son action, le production de guerre va s'envoler.

 

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Mais malgré cette augmentation substantielle de la production de guerre, faite, entre autres, par la main d'oeuvre concentrationnaire et par le biais du Service du Travail Obligatoire, imposé en Europe de l'Ouest, par Fritz Sauckel, en mai 1942, la production de guerre allemande restera nettement inférieure à celle des alliés, ce qui, à terme, signifiera une défaite inéluctable !

 

d°) La Bataille de l'Atlantique.

 

Dans cette lutte pour annihiler l'adversaire, l'année 1942 sera l'apogée pour les sous-marins allemands qui couleront, 8 245 000 tonnes de bateaux alliés. Les U-Boot, commandés par l'amiral Karl Doenitz, agissent en meute, et exploitent les failles du dispositif de protection allié. Mais la puissance américaine commence à produire massivement des Liberty Ship, qui remplacent le tonnage coulé par les allemands.

 

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(*en milliers, **unités). Source: wikipedia.

 

L'Angleterre, un moment en danger, puisque le tonnage de bateaux coulés n'était pas remplacé, sera sauvée par l'industrie américaine. Puisque si le tonnage coulé en 1942 est le plus haut de la guerre, les alliés construiront de plus en plus de cargos.

 

Conclusion:

 

L'année 1942 est un tournant de la guerre car celle-ci devient mondiale, avec l'entrée dans le conflit des USA, et les industries de guerre deviennent essentielles pour vaincre. Or, les industries américaine, soviétique et anglaise produiront beaucoup plus que les industries allemande, italienne et japonaise, ce qui donnera bientôt un avantage décisif aux alliés.

 

Testez-vous en répondant à ce QUIZZ.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 10:12

I. La conquête des droits civils et le combat pour l'égalité.

 

a°)  Le combat pour les droits civils.

 

Au début du 20eme siècle, les femmes sont considérées presque comme des personnes mineures, n'ayant pas le droite de vote.

Mais la première guerre mondiale, qui mobilisera les femmes à l'arrière, dans les industries, pour pallier à l'absence des hommes, et l'exemple de certaines d'entre-elles, comme Marie Curie, première femme prix Nobel de physique, en 1903,

 

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(Source: Wikipedia)

 

vont mobiliser la gente féminine pour changer ce statut inique (=injuste).

Des femmes s'organisent pour acquérir ce droit de vote, ce sera le mouvement des "suffragettes", qui manifestera pour le droit de vote pour les femmes.

Le gouvernement du Front Populaire, en juin 1936,  présidé par le socialiste Léon Blum, comprendra, pour la première fois, des femmes.

La seconde guerre mondiale, et la participation des femmes dans la Résistance à l'occupant allemand, comme Lucie Aubrac, ou dans les Forces Françaises Libres, comme Joséphine Baker, vont enfin accélérer la reconnaissance des femmes. Et, en 1944, le gouvernement provisoire de la République Française, dirigé par le général De Gaulle donne le droit de vote aux femmes.

 

b°) Le combat pour l'égalité.

 

Mais le droite de vote, si il est nécessaire, n'est pas suffisant. En effet, très peu de femmes sont élus dans les assemblées françaises et sont quasiment absentes du Parlement. La gestion du pays reste donc l'apanage des hommes.

Simone de Beauvoir, une philosophe française, compagne de Jean-Paul Sartre, va, dans un livre qui fera date, "Le deuxième sexe" (1949), inciter les femmes à prendre leur destin en main, critiquant autant ce monde de phallocrates (=domination des hommes) que la soumission des femmes à cet ordre masculin ou machiste.

Elle sera à l'origine du mouvement féministe qui oeuvrera à faire reconnaître le droit des femmes, notamment concernant la contraception (Loi Neuwirth, 1967, sur l'autorisation de la pilule contraceptive) et l'Interception Volontaire de Grossesse ou IVG, adoptée par l'Assemblée Nationale en 1974 sous l'action de Simone Veil.

 

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                            (Simone Veil à l'Assemblée Nationale). 

 

En 2000, une loi sur la parité hommes/femmes pour les candidatures aux élections est votée par le Parlement.

Il n'en reste pas moins qu'il y a trop peu de femmes élues par rapport aux hommes, et qu'il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour changer les mentalités.

 

II.Les femmes dans la vie quotidienne.

 

a°) De la maison à l'usine.

 

La femme fut, jusqu'aux années 70, considérée avant tout comme une mère s'occupant des tâches ménagères alors que les hommes allaient travailler.

 

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Mais progressivement les femmes sont sorties de la maison pour aller travailler à l'usine, main d'oeuvre bon marché, puis dans les bureaux, qui se multipliaient avec l'émergence d'une société de services.

Aujourd'hui, le taux d'activité des femmes est important, et des métiers, auparavant réservés aux hommes s'ouvrent aux femmes, comme dans l'armée, la police ou dans le bâtiment. L'apparition de appareils électroménagers (machine à laver, aspirateur etc ...) a contribué, aussi, à libérer la femme de certains travaux domestiques laborieux, comme la lessive.

 

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(Moulinex, marque française d'appareils électroménagers)

 

De même, les produits de l'industrie agro-alimentaires, comme les boîtes de conserves ou les surgelés ont libéré la femme des tâches cuisinières.

 

Malgré tout, les salaires des femmes restent en moyenne de 30 à 40 % inférieur aux hommes.

 

b°) De la maison à l'école.

 

Cantonnée aux tâches ménagères et à l'éducation des enfants, les femmes sont longtemps restées loin des écoles. Malgré quelques exceptions comme la physicienne Marie Curie, les femmes arrêtaient leurs études à la fin du primaire.

Jusqu'en 1960, l'accès à l'université leur était limité. Depuis lors, les femmes ont droit à suivre les mêmes au cours que les hommes, et ça marche plutôt bien, puisqu'en 2011, 68 % des filles eurent leur Bac contre 58 % aux garçons.

 

Un petit QUIZZ pour tester vos connaissances.


 


 


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31 mars 2012 6 31 /03 /mars /2012 12:25

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I. L'Organisation des Nations-Unies.

 

a°) Création le 24 octobre 1945.

 

Après le second conflit mondial, qui a fait près de 60 millions de morts, les pays vainqueurs veulent créer une organisation internationale, supra-étatique, qui organisera les relations internationales de manière pacifique, en évitant le recours à la guerre pour régler des contentieux entre pays.

Héritière de la défunte Société des Nations (SDN), qui avait échoué à juguler la politique belliqueuse (= guerrière) des pays fascistes (Allemagne nazie + Italie mussolinienne), annoncée par le président Roosevelt, lors de sa rencontre avec Churchill, au large de Terre Neuve, le 14 août 1941, avec sa Charte de l'Atlantique,

 

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la création de l'Organisation des Nations Unies, lors de la Conférence de San Francisco, le 24 octobre 1945, un peu plus d'un mois après la capitulation du Japon, s'inscrivait donc dans la volonté des grandes puissances de pacifier les relations entre les pays et de régler les différends par la voie pacifique.

 

b°) Les instances de l'ONU.

 

Le siège de l'ONU se trouve à New-York, alors que celui de la SDN se trouvait en Suisse, symbole du déplacement du pouvoir, du Vieux-Continent (=Europe) vers le Nouveau Monde (=USA).

 

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Les pays membres de l'ONU possèdent un représentant à l'Assemblée Générale qui a un rôle purement consultatif. En 2011, 193 pays sur 196 sont membres de l'ONU.

Le vrai pouvoir est entre les mains du Conseil de Sécurité, composée de 5 membres permanents, les USA, l'URSS, la Chine, le Royaume-Uni, la France (La France, qui avait perdu la guerre en 1940, contre l'Allemagne nazie, n'a du sa place au Conseil de Sécurité, qu'à la résistance de De Gaulle), qui ont un droit de veto (= droit de s'opposer) et de 10 membres élus pour deux ans.

Le Conseil de sécurité qui détient le pouvoir exécutif, peut voter des résolutions sanctionnant un pays et décider d'une intervention militaire.

L'ONU dipose aussi d'une institution judiciaire, la Cour Internationale de Justice, qui siège à La Haye, elle a pour fonction de régler des conflits juridiques soumis par les Etats. Elle dispose aussi d'une fonction consultative.

Le secrétaire général des Nations-Unies, élu tous les 5 ans, dirige le secrétariat de l'ONU, qui a un rôle purement administratif, et doit veiller à la bonne marche de l'institution. C'est le sud-coréen Ban Ki-Moon qui est le secrétaire en fonction.

 

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c°) Les limites de l'ONU.

 

L'ONU dépend de ses pays membres, pour son financement, et est donc tributaire de leur bonne volonté. Les USA financent à hauteur de 22 % du budget, mais sont plutôt des mauvais payeurs, le Japon, 19,5 %, l'Allemagne, 8,6 %, la France, 6,5 %, le Royaume-Uni, 6,1%.

Les interventions militaires sous l'égide de l'ONU, demandent un consensus parmi les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité, qui peuvent toujours user de leur droit de veto. Aussi, durant la guerre froide, excepté pour la guerre de Corée, due à la politique de la chaise vide de l'URSS, les deux super-grands, USA et Union Soviétique, ont neutralisé l'action du Conseil de Sécurité en se servant de leur droit de veto.

 

Depuis la fin de la guerre froide, en 1991, les casques bleus sont intervenus dans de nombreux pays, comme au Rwanda ou dans l'ex-Yougoslavie, mais ils n'ont pu empêcher, en tant que force d'interposition, les massacres d'être perpétrés.

 

Dans certaines régions, les casques bleus sont depuis longtemps présents comme force d'interposition, comme au sud-Liban, depuis 1978, avec la FINUL, qui doit superviser le départ des forces israéliennes de la région.

 

d°) L'ONU, instrument des puissants ?

 

C'est la critique que certains font, de la prestigieuse institution. En effet, l'état d'Israël, créé en 1948, ne se soumet que rarement à des résolutions de l'ONU, et n'a été victime d'aucune sanction pour ce non respect de ses résolutions. Alors que d'autres pays n'ont pas bénéficié d'une telle mansuétude. Le soutien indéfectible des USA, à l'état israélien y est certainement pour quelque chose. Mais ce "deux poids, deux mesures", fragilise l'impartialité (=neutralité) et la crédibilité de l'institution onusienne.

 

II.Les droits de l'homme.

 

a°) Déclaration universelle des droits de l'homme.

 

L'Assemblée Générale des Nations-Unies adopte la Déclaration universelle des droits de l'homme le 10 décembre 1948, à Paris.

Cette déclaration s'inspire de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, du 26 août 1789, dans le sillage de la Révolution Française.

 

b°) Que sont les droits de l'homme ?

 

Les droits de l'homme sont les droits de l'individu. Le droit d'aller et venir, le droit d'opinion, le droit de croyance, le droit de vote, bref, il sacralise les droits individuels.

Certains critiquent ce "droit de l'hommisme", qui est né en Occident (=pays européens chrétiens) et qui est "ethnocentré" (=vision européenne). L'universalisme (= qui s'applique à tous les hommes)  des droits de l'homme ne serait-il pas une vision essentiellement européenne des droits de l'individu ? Car certaines aires civilisationnelles mettent encore le "collectif", le clan, la tribu ou l'ethnie avant l'individu, le "nous" avant le "je" ! Pourquoi la conception occidentale serait-elle supérieure à la conception africaine ou asiatique ?

 

Répondez à ce QUIZZ, pour tester vos connaissances.


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